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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Haïti et le para-militarisme en Amérique Latine à "l'ère de la démocratie"

Publié par siel sur 12 Novembre 2012, 12:34pm

Catégories : #AYITI EXTREME DROITE

Latin American Paramilitarism in “The Age of Democracy” 

C'est le le titre en anglais.
 

L'auteur esMichael Barker

 

2 livres sont sortis sur la violence institutionnalisée et le rôle des  des para-militaires en Amérique Latine:


  -celui de Julie Mazzei "Death Squads or Self-Defense Forces?"   "Escadrons de la mort ou forces de légitime défense ?"


-et celui de Jasmin Hristov "Blood and Capital: The Paramilitarization of Colombia.'Sang et Capital : la paramilitarisation de la Colombie".


A ces récits terrifiants, vient s'ajouter le livre de Jeb Sprague’ "Paramilitarism and the Assault on Democracy in Haiti, "Paramilitarisme et l'offensive contre la démocratie en Haïti", lequel, par pure coïncidence, est sorti  en août 2012.


Michael Baker propose, dans cet article, un compte rendu  détaillé du livre de Sprague sur Haïti, dont je vous ai parlé ici :Al Jazeera.Paramilitarisme et l'offensive contre la démocratie en Haïti.


L'article commence par rappeler que le, 20 août 2012,  le Général Mauricio Santoyo, ancien chef de la sécurité de l'ex-président,de Colombie, Alvaro Uribe, a plaidé coupable dans le procès intenté contre lui pour sa collaboration avec une organisation de paramilitaires d'extrême droite. Le général Sarroyo a reconnu avoir accepté au moins 5 millions de dollars de pots de vin de United Self Defence Forces, l'organisation criminelle de trafiquants de drogue. Ceci, entre 2001 et 2008, pendant l'époque où il était le tzar du service de sécurité contre la terreur dans le gouvernement d'Uribe.


De tels comportements doubles, d'essence meurtière, ont, bien sûr des conséquences meurtières, en majorité sur la population pauvre  de Colombie.


 Dans son livre,  "Paramilitarisme et l'offensive contre la démocratie en Haïti", Jeb Sprague  à partir d' entretiens menés, à la fois avec des paramilitaires, des membres de l'élite et des victimes, corroborés par des miliiers de documents du gouvernement des USA (obtenus à travers la Freedom of Information Act document request) montre clairement, de quelle manière le gouvernement des USA et un groupe formé des élites locales, ont, avec constance, miner le processus démocratique en Haïti- du 19ème siècle à nos jours.


Début de l'article :

  On August 20, 2012, retired Colombian military general Mauricio Santoyo, former security chief for ex-president Alvaro Uribe, pled guilty to working with the right-wing paramilitary organization, the United Self Defence Forces of Colombia. In his plea agreement, Santoyo acknowledged accepting at least $5-million in bribes from the murderous, drug-running United Self Defence Forces between 2001 to 2008, that is, during the time he served as Uribe’s anti-terror security tzar.

 

Such murderous double-dealing of course has real and murderous consequences, most of all, for Colombia’s poor. A sordid tale of institutional violence that is examined in two recent book-length studies, Julie Mazzei’s Death Squads or Self-Defense Forces?and Jasmin Hristov’s Blood and Capital: The Paramilitarization of Colombia. Coinciding with these studies, another critical addition to this chilling literature is Jeb Sprague’s Paramilitarism and the Assault on Democracy in Haiti, released by Monthly Review Press in August of 2012.

Drawing upon first-hand interviews with both paramilitaries, elites and their victims, and with corroboration provided by thousands of U.S. State Department documents (obtained through Freedom of Information Act document requests), Sprague’s incisive contribution to the historical record makes it all too clear how the U.S. government and a collection of local elites have consistently undermined democracy in Haiti – from the nineteenth century right through to the present day.


Suite de l'article :link

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Coup d'Etat de 1991. Paramilitaires du FRAHP. Photo.C. Regnault

 

De même que je vous l'ai dit ici Al Jazeera.Paramilitarisme et l'offensive contre la démocratie en Haïti.  , je ne vais pas traduire l'article. En fait, c'est douloureux. Et on n'a pas toujours envie d'être habité par des sentiments de colère et de honte.


La honte, c'est de se savoir dans l'impuissance la plus totale- même si ce blog permet  de transmettre des informations qui contredisent celle des média dominants par rapport à Haïti- Il n'est  malheureusement pas de taille à concurrencer la tonne des média-mensonges diffusés sur l'ensemble des forum, des média locaux et des radio. Quant à la presse internationale, pa menm pale, n'en parlons même pas. Vous n'avez pas remarqué son silence sur l'affaire Brandt ?


La colère, qui se manifeste souvent sur ce blog sous forme d'ironie VOIR LES COMEDIENS  c'est d'être confronté à une "collection" d'intellectuels, producteurs de "GNB contre Attila", de "Moloch Tropical " et autres niaiseries écrites, de pure propagande, publiées dans les media occidentaux qui peignent Haïti, comme un pays "maudit"; lequel si on suit la logique de leurs discours n'aurait pas dû lutter pour son indépendance d'une part- malheureusement le mal étant fait, semblent-ils dire- d'autre part n'aurait pas dû lutter pour renverser la dictature de Duvalier J-Cl en 1986.

 

On  peut constater comment cette manière de voir a fait souche, notamment chez nos voisins des Antilles françaises qui, à tout bout de champ, dès qu'il s'agit d'Haïti répètent naïvement:  "Qu'est-ce que cela leur a apporté leur indépendance ?"

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2004 LE "COMBATTANT DE LA LIBERTE"CHAMBLAIN. 

 

La honte, c'est  que les seuls intellectuels reconnus sur la scène médiatique, soient précisément,- vous me direz qu'il n'y a pas de hasard- ceux qui se trouvent en pleine régression intellectuelle, agités par le sensationnalisme et l'émotionnel - des trucs de nègres dirait Senghor- indifférents à la réalité politico-économique du pays et aux interventions déterminantes, dans ces deux domaines, de la "communauté internationale".


Ces intellectuels prétendent parler au nom de l'ensemble des Haïtiens dont ils ne cessent de phagocyter  la parole.link

 

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UNE DE LIBERATION  APRES LE SEISME de 2010

Ces intellectuels n'ont de cesse de présenter, l'Haïti du 21 siècle, comme une terre maudite. Un isolat infernal. Une sorte de terra incognita, sans aucune interactions avec le reste du monde. Et encore moins avec nos voisins de l'Amérique Latine, qui, de même que nous, ont vécu sous l'emprise de dictatures et sont encore, aujourd'hui même,  dans un processus actif d'analyses  - travail des intellectuels- et de réparation -travail de la justice- des conséquences de la violence institutionnalisée sur leur société. NUESTRA AMERICA

 

En Haïti, foin de tout cela. Le passé c'est le passé. Il est sensé n'avoir laissé aucunes traces ni sur l'économie, ni sur la politique, ni sur les moeurs et mentalités.

 

Survivances de l'esclavage ? Vous êtes fous, mezanmi, un pays indépendant depuis 2 siècles. Et bang, on ferme la porte.


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AVRIL 1986. LES MILITAIRES TIRENT SUR LES MANIFESTANTS DE LA MARCHE VERS FORT-DIMANCHE. FAISANT 10 MORTS ET DES BLESSES

 

Survivances de 35 ans de dictature, de paramilitarisme ? Que dites-vous là ? En 1986 on avait hérité d'un pays en pleine forme, les caisses de l'Etat étaient pleines; le FMI n'exigeait pas le remboursement des dettes des 2 Duvalier; la justice faisait son travail pour juger les auteurs de crimes pendant la dictature;  Cinéas, Avril et Namphy qui ont succédé à Duvalier J-Cl, étaient de grands démocrates; la bourgeoisie commerçante investissait dans le pays et payait ses impôts; la nature était florissante, les mornes couverts d'arbres; les macoutes n'existaient plus, ils s'étaient, pfff!, dissous dans l'air; le peuple était alphabétisé, en pleine forme et protégé par une armée bienveillante. Et bang, on ferme la porte.

 

La classe moyenne lettrée d'Haïti vit dans l'enfermement depuis 1957- même si elle entre et sort du pays, l'enfermement est dans la tête. C'est de cet enfermement (spiralique ?) qu'elle construit son discours. Discours qui, à son tour, tente d'enfermer le peuple dans un éternel présent. Et bang, on ferme la porte.

 

Le grand art de ceux-la que j'appelle les zentellectuels, c'est celui de savoir fermer les portes. Et de n'en ouvrir qu'une, celle qui laisse passer la doxa officielle, celle qui fait le délice des Occidentaux, le discours en forme de Tintin au Congo,  qui présente un peuple constitué d'enfants sots, gouvernés par des adultes imbéciles.

 

C'est ce que disait, en d'autres mots,  Martelly en déclarant que "le peuple haïtien est docile". Sauf qu'il ne s'est pas présenté, lui, comme  étant l'imbécile choisi pour le gouverner.


Ce que nous disons nous, ici, depuis que ce blog est ouvert, sur le rôle des acteurs de l'extrême droite AYITI EXTREME DROITE , point différents de ceux d'A. Latine, -avec lesquels ils entretiennent des liens-, et des stratégies qu'ils emploient pour miner la démocratie et assigner la population dans un rôle d'assistés et d'exploités, le livre de Jeb Sprague  le décrit à partir de faits, de témoignages et de documents officiels du gouvernement des USA. 

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2004 LE"DANDY" GUY PHILIPPE EN CIVIL.

C'est la collaboration entre les zentellectuels, les para-militaires, les partis politiques, les élites économiques, les militaro/macouto/duvaliéristes, les trafiquants de drogue, adoubés par la communauté internationale ( USA, France, Canada) qui a donné, en 2004, le dechoukaj de la dignité, marqué par la victoire de cet ultime assault contre la démocratie en Haïti.

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