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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Un peuple prospère et pacifique, les Taïnos. Par Carmen Bernand.

Publié par siel sur 21 Août 2012, 10:33am

Catégories : #CULTURE

 

Carmen Bernand
Membre de l'Institut universitaire de France. Professeur à l'université de Paris X-Nanterre
 
 
 
 

Les Taïnos des Antilles sont connus non seulement pour l'étrangeté de leur culture matérielle mais aussi pour avoir été les premiers natifs des Amériques à avoir essuyé, en 1492, le choc de la conquête qui devait les anéantir en moins d'un demi-siècle. Devant l'absence d'écriture, nous devons recourir aux données archéologiques et les comparer aux premiers témoignages des hommes de Christophe Colomb. Ces Taïnos aperçus tout d'abord aux Bahamas habitaient, en 1492, les îles de Saint-Domingue (La Hispaniola), de Puerto Rico (Boriquen), de la Jamaïque et la région orientale de Cuba. Leur territoire s'arrêtait au nord des Petites-Antilles, là où commençait celui de leurs ennemis, les Caribes cannibales. En fait les Taïnos étaient originaires du delta de l'Orénoque – le Venezuela actuel ; par étapes successives, ils s'établirent dans les Antilles au début de notre ère et probablement un peu avant. La Hispaniola et la partie orientale de Cuba furent occupées vers l'an 600 de notre ère. Les Taïnos appartenaient à la grande famille linguistique Arawak, qui se trouve dispersée dans toute la région amazonienne. Nous avons demandé à Carmen Bernand, qui a publié avec Serge Gruzinski une Histoire du Nouveau Monde (Fayard, 1991), de nous présenter ce peuple prospère et pacifique qui ne put résister aux armes des conquistadors.


Un peuple accueillant et riche

Ramón Pané, un moine appartenant à l'ordre de Saint Jérôme, et qui faisait partie du deuxième voyage de Christophe Colomb, en 1494, nous a livré le premier témoignage direct et ethnologique d'un Européen. Pané s'intéressa particulièrement aux mythes et aux rituels des habitants de Saint-Domingue. D'autres membres de l'expédition, comme Colomb lui-même et le docteur Diego Alvarez Chanca, apportèrent leurs propres observations, complétées par la suite par Oviedo et Las Casas. Christophe Colomb décrit ces Indiens comme des « gens d'amour », incapables d'envie et très serviables, aimant « leur prochain comme eux-mêmes ». Les premiers contacts avec eux sont placés sous le signe de l'émerveillement ; les peuples, les paysages, la douceur de vivre, l'accueil chaleureux, ne laissent pas présager dans un premier temps la tragédie qui suivra. Les étrangers furent aussi impressionnés par l'étendue des champs cultivés, l'abondance des produits agricoles et la puissance des seigneurs, qu'ils appelèrent « rois » dans un premier temps, puis « caciques ». Ce terme générique désignera les chefs indiens dans tout le continent et, par extension, à l'époque moderne, les personnages qui exercent un pouvoir politique en se servant des relations de clientélisme.

 

SUITE DE L'article : link

avec une excellente bibliographie sur le sujet.

VOIR aussi : La population aborigène de l'île d'Haïti et les origines violentes du croisement radical.

VOIR aussi le texte de A. Talleyrand: A.TALLEYRAND chroniques


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