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Martelly est un enfant du système haïtien rétrograde, réactionnaire qui à un moment donné n'offre aux jeunes que l'incorporation dans l'armée ou dans la milice, la délinquance ou l'exil. Ou bien la prostitution, comme décrit dans le roman de Kettly Mars : "L'heure hybride" où l'action se déroule pendant la dictature de Duvalier J-Cl
Comme on le voit dans cette série d'entretiens, Martelly souffre comme tout un chacun de cette situation. Il rêve de posséder un 4X4 di,t tèt bèf, comme les nantis qu'il regarde de loin.
Son absence d'éducation formelle et son désintérêt pour l'étude " Je déteste les livres, j'aime les femmes" confie t-il au journaliste, n'est pas différent de celui de la majorité de la fraction de la population dite des élites.
C'est en ceci que je dis que Martelly est bien un enfant d'Haïti, largué, démuni de références, élevé dans un régime dictatorial où l'argent et la violence sont les seules valeurs qui te positionnent un homme.
Martelly aurait pu avoir un autre itinéraire, comme Lucie Tondreau l'actuelle mairesse de Miami North.VOIR George Zimmerman et comment fonctionne la "white supremacy". By Ezili Dantò
Mais il se trouve qu'à l'inverse de Mme Tondreau, il n'a pas eu la chance - car l'exil peut-être un chance de sortir de ce systême mortifère qui cloue les citoyens dans la médiocrité et/ou la criminalité- de grandir hors d'Haïti.
Et puis, il appartient aussi au monde masculin qui a obligation dans ce pays foncièrement machiste de jeter sa sensibilité à la poubelle et de mettre ses grenn dans son bounda, comme récemment un prélat catholique lui en avait fait le conseil.
Martelly n'est pas pire que bien des gens qui s'opposent à lui et qui se comportent dans leur vie privée, au sein de leur famille, avec leurs employés, au sein de leurs partis et organisations, tout de même.
Ces tendances du pareil au même se retrouvent chez les grenn-nanbounda, lavalas, RDNP, Konakom, Fusion elatiriye. Et de manière quasi-caricaturale chez les duvaliéristes. VOIR DUVALIER
Education bancale, absence de conscience politique, vénalité, cupidité, goût de la violence sont des dominantes dans la classe politique et intellectuelle actuelle d'Haïti.
Une classe formée en majorité d' héritiers de la cultiure esclavagiste basée sur l'inhumanité et le profit à tout prix.
Le grand challenge qui attend Haïti, c'est de se donner les moyens institutionnels pour rompre avec cette culture de mépris, exploitée à fond par les 2 Duvalier, mais qui, comme le montre Leslie Péan ici : L’occupation américaine d’Haïti et le vrai visage de Sténio Vincent (4 de 5) Par Leslie Péan vient de loin.
Dénoncer les pratiques de corruption et anti-démocratiques de l'équipe Martelly-Lamothe est une obligation citoyenne.
Cependant, il faut absolument éviter de tomber dans la facilité du tout noir et du tout blanc.
Encore une fois, parmi ceux-là même qui se placent à l'avant-scène pour accabler Martelly de tous les maux d'Haïti, se trouvent des gens qui ont favorisé son accession au pouvoir, ont contribué et contribuent encore à l'exploitation et à l'oppression de la population haïtienne.
Ces entretiens complètent ceux faits avec Karl Fombrun et permettent de mieux cerner la personnalité tourmentée de l'actuel président d'Haïti.
Avec Karl Fombrun ou Carlo, Martelly raconte plus ou moins les mêmes choses qui sans doute l'ont profondément marqué, comme son temps de consommateur de crack-, son horreur des livres, ses difficultés d'adaptation à la société- mais différemment. Les nuances sont intéressantes.
Je me rappelle avoir dit, pendant la campagne électorale, sur ce blog, que Michel Martelly n'était pas si différent politiquement et en essence des autres candidats et qu'il était comme eux tous un enfant du système duvaliériste et plus généralement de la structure rétrograde de la société haïtienne
Certains avaient crû, d'autres me l'avaient reproché que je soutenais sa candidature parce que faire une analyse sans forcément prendre parti ne figure pas dans les habitudes du pays.
Michel Martelly, c'est clair, n'aurait jamais dû être président. Et sa candidature aurait dû être refusée, comme je l'ai dit à l'époque. C'est donc la société haïtienne (ceux qui ont l'argent et les armes) qui- même s'il a été imposé par les USA au 2ème tour- a autorisé son accession au pouvoir.
Cela a été possible, parce, que tout comme Martelly, ceux qui gèrent politiquement et économiquement le pays sont issus de cette matrice duvaliériste. Ils sont ceux qui ont accepté Duvalier Jean-Claude, âgé de 19 ans, sans aucun bagage intellectuel voire académique comme président, et à vie s'il vous plaît.
Pour ce groupe de personnes, Haïti n'a pas besoin d'un président qui ait une expérience politique et un minimum de savoir académique parce que ces personnes n'ont aucun intérêt à une remise en question basée sur une analyse politique et socio-économique solide pouvant servir à élaborer programme pour une réorientaion d'un systême immoral, improductif et décadent.
L'émotivité de Martelly qui apparait ici montre un personnage blessé par la vie et dont le profil : il se dit lui-même maniaque, intolérant, dictatorial- pour le bien rajoute dit-il- (mais qui définit le bien ? Martelly lui-même, qui reconnaissons-le,ne peut être considéré comme une référence en la matière.) ne correspond ni de prêt ni de loin à celui d'un chef d'Etat.
Avec son histoire de vie, pour le moins cahotique, ses nerfs à fleur de peau, son ignorance de la politique, Martelly ne pouvait qu'apporter troubles et désordres dans un pays déjà désordonné.
Il ajoute que ces particularités de son caractère ont eu des incidences sur sa famille qui en a beaucoup souffert.
imaginez, les répercussions négatives de ces tendances asociales sur un pays tout entier.
Martelly, comme beaucoup d'artistes, est dans une sorte de bi-polarité qui peut le rendre sympathique en tant qu'artiste , mais certainement pas en temps que chef d'Etat.
Pris de temps à autre par le désir d'être sincère avec lui-même et la plupart du temps vivant dans la jouissance de la notoriété et de l'argent récoltés par son personnage de Sweet Micky, il tangue comme un bateau fou privé de gouvernail.
Cette instabilité chronique, cette absence de boussole, cet état d'infantilisation, la souffrance qui en découle et le fait qu'il se dise malheureux aurait dû le conduire sur le divan d'un psychiatre .
Malheureusement pour Haïti, la thérapie de Martelly est devenue la présidence.
Un peu comme Sean Penn, un type également instable, qui racontait qu'il s'est lancé dans l'humanitaire en Haïit, un jour où, esseulél, malheureux devant sa télévision, il a vu les images du tremblement de terre et s'est dit qu'intervenir en Haïti ferait de lui un autre homme.
Il n'est pas le seul à prendre Haïti et les Haïtiens comme psychiatre.
C'est exactement le même pattern pour le réalisateur de "Ghosts of Cité Soleil" ( film tout à fait mensonger par ailleurs) dont le papa, ex-consul du Danemark en Haïti, habitant de Jacmel, lui aurait dit au mement où son rejeton traversait une mauvaise période : " Viens en Haïti. La vie des gens y est si horrible que tu seras amené à relativiser tes propres malheurs".
Et, ajoutons à ces personnalités les groupes d'humanitaires, de protestants, de catholiques et autres religions qui viennent réparer leurs psychisme en morceaux et chercher la rédemption sur le dos d'Haïti et des Haïtiens.
S'il y avait une justice en ce bas monde, Martelly, Sean Penn, et tous ceux que je viens de citer auraient dû payer Haïti.Vous savez combien côute une analyse aux USA ? Les psychiatres font partie d'un des groupes de médecins les plus fortunés.
Au lieu de celà, non seulement ces individus se font soigner gratis ti-chéri en jouant, pour une fois dans leurs vies le rôle du "good boy", du bons gars la main sur le coeur et dans le cambouis, mais en plus de cela, ils arrivent à profiter de la situation pour se faire de l'argent et/ou de la publicité.
En conclusion, si Haïti était un pays avec une classe politique conséquente et consciente, la candidature de Martelly n'aurait jamais été retenue. Les élections auraient été annulées et la classe politique, étatsuniens, français, canadiens ou pas, aurait été dans l'obligation de réfléchir, de se concerter, de faire travailler coeur et méninges pour trouver une solution.
Martelly, au lieu de sa carrière de chanteur grivois qui descend son pantalon sur scène pour faire rentrer de l'argent qui plaît tant aux Haïtiens, aurait pu devenir un fantastique comédien, il en a les possibilités, si le système haïtien n'était pas totalement rétrograde, fermé à la culture et génralement à l'émancipation et à l'épanouissement des individus.
Au lieu de prendre sa carte de macoute à 15 ans, il se serait inscrit au conservatoire de théâtre et aurait appris à lire des livres, dire des textes, composer de la musique, pris des coursde chant, de danse etc. Et aurait sans doute excellé dans ce qu'il amile faire.
L'actualité du jour est l'éventuel empoisonnement du juge Serge Pierre Joseph. VOIR Scandales "roz raket" (17) ToutHaiti. La thèse d’empoisonnement confirmée, selon le frère du défunt Ce qu'on oublie c'est qu'il existe en Haïti des poisons sur 2 jambes, des êtres humains issus de l'extrême droite qui sont comme des poissons dans l'eau, ont comme Clifford Brandt des lettres de noblesse et empoisonnent la vie des Haïtiens de manière résolue et constante.
Martelly est un enfant perdu d'Haïti, comme ceux des banlieues d'Europe, comme les Afro Américains rejetés comme les boatpeople sur les plages de la Floride, victimes d'un systême qui leur laisse peu de choix, et qui se retrouvent tôt ou tard, pour avoir perpétrés des actes délictieux, du même ordre que le vol de matériaux de constuction fait par Martelly, à remplir les prisons privées des USA.
Sauf que, hélas pour notre pauvre Haïti chérie, , Martelly, par la grâce du prince qui ne nous veut que du bien et qui pense que les Haïtiens étant tous des délinquants sont bien servis avec un irresponsable à leur tête, est devenu son président.
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