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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Martelly ou l'itinéraire d'un enfant perdu d'Haïti devenu Président.

Publié par siel sur 30 Juillet 2013, 13:24pm

Catégories : #REFLEXIONS perso

J'ai lu ça sur le net à propos des dernières révélations sur la mort "suspecte" du juge :
Yon ka flagran malonet'te, se pa enkonpetans neg sa yo pou nou bezwen diskite ankor men plito konplisite lan krim, sinon kriminel menm paske se lan main yo ke jij la mouri. Nou gen dwa mande ki es ki fe fen jij la. Ki sa yo t'ap kache e pou ki rezon. Yon ka konsa se pou omwen dis moun ta deja sou anket sere. Mezanmi, se konsa ke vi yon nonm pa vo anyen lan peyi sa a. Kom si la, si w du cote la loi, suppots de Satan sa yo ap elimine'w. Detoutfason, ti vagabon sa a gen lan kor'l... Alor men pou ki Hilary wi, l'illustre absent t'ap batay. Treve de blague, menm si n'ap mande pou MJC pale mwens for lan kestyon sa yo, fo ke nou di ke li pa tronpe'l e ke li konn anpil bagay. Tankou plizye verite ki pa gen suit pou la senpl rezon ke se tretr ki anvayi aparey LEta a an Ayiti. 

Antouka, mwen pa ka konprand ki sa Ayisyen te sipoze ke neg sa te pwal regle. Sweet mickey gen plis sou tet li ankor ke nou pa konen. Mwen te di'l: bay dyabl la manje...

Se kraze le pli vit ke posibl vye pouvwa ki kanpe lan building roz sa a ak band lame LONI k'ap patrouye sou teras do kay li pou li ka chape ssain et sauf si sa gate.

Nou ekri ke tout sa k'ap pase an Ayiti yo se jes pouvwa sanguinaire ki santi li kwense e ki ka santi la fen proch alor l'ap profite fe dega. Men atansyon wi, si nou pa aji vit, se va troket la e pi chaj la deye tankou interlocuteur la ekri. Pa sipoze lese sa a chape menm, se pou yo fout mete sanzave, vagabon, salo, vendu sa a anba kod.

Antouka, pa gen sanmanman ki pwal chape apre ke yo ta fin touye pitit ak frere moun yo.
 J'ai regardé ces entretiens de l'actuel président à l'époque  connu sous le nom de Sweet Micky

 

J'ai pensé en mettant en perspective le commentaire et l'entretien qu'incriminer Martelly, le diaboliser n'arrangerait pas les choses. Pourquoi ? Dans la mesure où cet homme est un produit de la société haïtienne qui accouche de personnes tout à fait semblables à lui, lesquelles se retrouvent dans le privé ( Clifford Brand par exemple ) comme dans le public.
Le pays est gangréné par ce genre d'individus que l'on retrouve également dans la sphère dite intellectuelle.

J'ai pris conscience de l'ampleur de cette "maladie" à la faveur des événements de  2004 et, par la suite, en parcourant les commentaires réactionnaires, racistes,  intolérants sur les réseaux sociaux, d'un autre âge, et surtout   terriblement désespérants de bêtise, dont ceux du Granlakouzen,  des Haïtiens sur place et dans la diaspora .

Il n'y a aucun doute à avoir, Martelly, nationalité US ou pas, est bien un natif-natal d'Haïti qui en a sa culture.

C'est dur à avaler, ça fait mal d'admettre que Martelly est le reflet d'une société sclérosée, raciste, la seule productrice d'enfants  restavek dans toute la Caraïbe, la seule capable d'organiser un carnaval des fleurs à la date de l'occupation US du pays, où la majorité de la population est traitée plus mal que des chiens au Canada. .Et pourtant c'est ce  pays qui a réussi la première révolte contre l'esclavage.


Quand les parlementaires ont accepté que Conille devienne Premier ministre au mépris de la Constitution et Lamothe par la suite, avec le silence complice de la société civile et qu'il s'est même trouvé des intellectuels de renom pour approuver cette entorse à la législation, peut-on dire que Martelly est le seul coupable ?


Loin de moi l'idée de mettre tout le monde dans le même sac. Nous savons que nombreux sont les Haïtiens qui  ont payé de leurs  vie, dès l'indépendance,  leur combat contre l'arbitraire, la déraison et l'oppression.


Mais, si nous regardons l'histoire des chefs d'Etat haïtiens, il nous faut bien admettre que Martelly s'inscrit dans une lignée et que son comportement, bien que totalement irrationnel, folklorique et autoritaire,  ne se distingue pas fondamentalement de la tradition des chefs d'Etat haïtiens, à une ou deux exceptions près.


A l'inverse de Duvalier François, qu'il dit admirer, les racines de  Martelly sont bien ancrées en Haïti.


Deux membres de sa famille, Candio de Pradines son grand-père, sa tante, Emerante de Pradines ont participé activement et positivement à enrichir la culture haïtienne.


Ceci, sans compter son cousin, Richard Morse, fils d'Emerante qui avec son groupe de musique Ram, poursuit la tradition familialle.

Martelly  vient, comme on dit en Haïti, d'une "bonne famille".


Il nous  faut donc nous interroger sur le type  d'individus  de "bonne famille" que produit cette société et le pourquoi et le comment de leur accession au pouvoir.


Par rapport aux scandales nombreux et variés qui secouent la présidence de Martelly. VOIR  AYITI ROSE RAKET. et ceci, dès sa cérémonie d'investiture marquée par une panne d'électricité, attribuée par Mulet, le patron d'alors  de la Minustah à "des éléments hostiles".


Il devait y avoir une enquête. Elle n'aura jamais lieu. La panne venant tout simplement de la compagnie privée de fourniture d'électricité en charge d'éclairer la cérémonie. A moins que le sabotage, si sabotage il y avait,  n'ait été une sorte de false flag orchestré par la compagnie d'électricité dirigée par un bon ami du président.

 

Martelly est un enfant du système haïtien rétrograde, réactionnaire qui à un moment donné n'offre aux jeunes que l'incorporation dans l'armée ou dans la milice, la délinquance ou l'exil. Ou bien la prostitution, comme décrit dans le roman de Kettly Mars : "L'heure hybride" où l'action se déroule pendant la dictature de Duvalier J-Cl

 

Comme on le voit dans cette série d'entretiens, Martelly souffre comme tout un chacun de cette situation. Il rêve de posséder un 4X4 di,t tèt bèf, comme les nantis qu'il regarde de loin.

 

Son absence d'éducation formelle  et son désintérêt pour l'étude " Je déteste les livres, j'aime les femmes" confie t-il au journaliste, n'est pas différent de celui de la majorité de la fraction de la population dite des élites.

 

C'est en ceci que je dis que Martelly est bien un enfant d'Haïti, largué, démuni de références, élevé dans un régime dictatorial où l'argent et la violence sont les seules valeurs qui te positionnent un homme.

 

Martelly aurait pu avoir un autre itinéraire, comme Lucie Tondreau l'actuelle mairesse de  Miami North.VOIR George Zimmerman et comment fonctionne la "white supremacy". By Ezili Dantò

 

Mais il se trouve qu'à l'inverse de Mme Tondreau, il n'a pas eu la chance - car l'exil peut-être un chance de sortir de ce systême mortifère qui cloue les citoyens dans la médiocrité et/ou la criminalité- de grandir hors d'Haïti.

 

Et puis, il appartient aussi au monde masculin qui a obligation dans ce pays foncièrement machiste de jeter sa sensibilité à la poubelle et de  mettre ses grenn dans son bounda, comme récemment un prélat catholique lui en avait fait le conseil. 

 

Martelly n'est pas pire que bien des gens qui s'opposent à lui et qui se comportent dans leur vie privée, au sein de leur famille, avec leurs employés, au sein de leurs partis et organisations, tout de même.

 

Ces tendances  du pareil au même se retrouvent  chez les grenn-nanbounda, lavalas, RDNP, Konakom, Fusion elatiriye. Et de manière  quasi-caricaturale chez les duvaliéristes. VOIR DUVALIER

 

Education bancale, absence de conscience politique, vénalité,  cupidité, goût de la violence sont des dominantes dans la classe politique et intellectuelle actuelle d'Haïti.

 

Une classe formée  en majorité d' héritiers de la cultiure esclavagiste basée sur  l'inhumanité et le profit à tout prix.

 

Le grand challenge qui attend Haïti, c'est de se donner les moyens institutionnels pour rompre avec cette culture de mépris, exploitée à fond par les 2 Duvalier, mais qui, comme le montre Leslie Péan ici :  L’occupation américaine d’Haïti et le vrai visage de Sténio Vincent (4 de 5) Par Leslie Péan vient de loin.

 

Dénoncer les  pratiques de corruption et anti-démocratiques de l'équipe Martelly-Lamothe est une obligation citoyenne.

 

Cependant, il faut absolument éviter de tomber dans la facilité du tout noir et du tout blanc.

 

Encore une fois, parmi ceux-là même qui se placent à l'avant-scène pour accabler Martelly de tous les maux d'Haïti, se trouvent des gens qui ont favorisé son accession au pouvoir,  ont contribué et contribuent encore à l'exploitation et à l'oppression de la population haïtienne.

 

Ces entretiens complètent ceux  faits avec Karl Fombrun et permettent de mieux cerner la personnalité  tourmentée de l'actuel président d'Haïti.

 

Avec Karl Fombrun ou Carlo, Martelly raconte plus ou moins les mêmes choses qui sans doute l'ont profondément marqué, comme son temps de consommateur de crack-, son horreur des livres, ses difficultés d'adaptation à la société- mais différemment. Les nuances sont intéressantes.

 

Je me rappelle avoir dit,  pendant la campagne électorale, sur ce blog, que Michel Martelly n'était pas si différent politiquement et en essence des  autres candidats et qu'il était comme eux tous un enfant du système duvaliériste et plus généralement de la structure rétrograde de la société haïtienne

 

Certains avaient crû, d'autres me l'avaient reproché que je soutenais sa candidature parce que faire une analyse sans forcément prendre parti ne figure  pas dans les habitudes du pays.

 

Michel Martelly, c'est clair, n'aurait jamais dû être président. Et sa candidature aurait dû être refusée, comme je l'ai dit à l'époque. C'est donc la société haïtienne (ceux qui ont l'argent et     les armes) qui- même s'il a été imposé par les USA au 2ème tour- a autorisé son accession au pouvoir.

 

Cela a été possible, parce, que tout comme Martelly, ceux qui gèrent politiquement et économiquement le pays sont issus de cette matrice duvaliériste. Ils sont ceux qui ont accepté Duvalier Jean-Claude,  âgé de 19 ans, sans aucun bagage intellectuel voire académique comme président, et à vie s'il vous plaît.

 

Pour ce groupe de personnes, Haïti n'a pas besoin d'un président qui ait une expérience politique et un minimum de savoir académique parce que ces personnes n'ont aucun intérêt à une remise en question basée sur une analyse politique et socio-économique solide pouvant servir à élaborer programme pour une réorientaion d'un systême immoral, improductif et décadent.

 

L'émotivité de Martelly qui apparait ici montre un personnage blessé par la vie et dont le profil : il se dit lui-même maniaque, intolérant, dictatorial- pour le bien rajoute dit-il- (mais qui définit le bien ? Martelly lui-même, qui reconnaissons-le,ne peut être considéré comme une référence en la matière.) ne correspond ni de prêt ni de loin à celui d'un chef d'Etat.

 

Avec son histoire de vie, pour le moins cahotique,  ses nerfs à fleur de peau,  son ignorance de la politique, Martelly ne pouvait qu'apporter troubles et désordres dans un pays déjà désordonné.

 

Il ajoute que ces particularités de son caractère ont eu des incidences sur sa famille qui en a beaucoup souffert.

 

imaginez, les répercussions négatives  de ces tendances asociales sur un pays tout entier.

 

Martelly, comme beaucoup d'artistes, est dans une sorte de bi-polarité qui peut le rendre sympathique en tant qu'artiste , mais certainement pas  en temps que chef d'Etat.

 

Pris de temps  à autre  par le désir d'être sincère avec lui-même et la plupart du temps vivant dans la jouissance de la notoriété et de l'argent  récoltés par son personnage de Sweet Micky, il tangue comme un  bateau fou privé de gouvernail.

 

Cette instabilité chronique, cette absence de boussole,   cet état d'infantilisation, la souffrance qui en découle et le fait qu'il se dise malheureux aurait dû le conduire sur le divan d'un psychiatre .

 

Malheureusement pour Haïti, la thérapie de Martelly est devenue la présidence.

 

Un peu comme Sean Penn, un type également instable, qui racontait qu'il s'est lancé dans l'humanitaire en Haïit, un jour où, esseulél, malheureux devant sa télévision, il a vu les images du tremblement de terre et s'est dit qu'intervenir en Haïti ferait de lui un autre homme.

 

Il n'est pas le seul à prendre Haïti et les Haïtiens comme psychiatre.

 

C'est exactement le même pattern pour le réalisateur de "Ghosts of Cité Soleil" ( film tout à fait mensonger par ailleurs) dont le papa, ex-consul du Danemark en Haïti, habitant de Jacmel,  lui aurait dit au mement où son  rejeton  traversait une mauvaise période : " Viens en Haïti. La vie des gens y est si horrible que tu seras amené à relativiser tes propres malheurs".

 

Et, ajoutons à ces personnalités  les groupes d'humanitaires, de protestants, de catholiques et autres religions qui viennent réparer leurs psychisme en morceaux et  chercher la rédemption sur le dos d'Haïti et des Haïtiens.

 

S'il y avait une justice en ce bas monde, Martelly, Sean Penn,  et tous ceux que je viens de citer auraient dû payer Haïti.Vous savez combien côute une analyse aux USA ? Les psychiatres font partie d'un des groupes de médecins les plus fortunés.

 

Au lieu de celà, non seulement  ces individus se font soigner gratis ti-chéri en jouant, pour une fois dans leurs vies le rôle du "good boy",  du  bons gars la main sur le coeur et dans le cambouis, mais en plus de cela,  ils arrivent à profiter de la situation pour se faire de l'argent et/ou de la publicité.

 

En conclusion, si Haïti était un pays avec une classe politique conséquente et consciente, la candidature de Martelly n'aurait jamais été retenue. Les élections auraient été annulées et la classe politique, étatsuniens, français, canadiens ou pas, aurait été dans l'obligation de réfléchir, de se concerter, de faire travailler coeur et méninges pour trouver une solution.

 

Martelly, au lieu de sa carrière de chanteur grivois qui descend son pantalon sur scène pour faire rentrer de l'argent qui plaît  tant aux  Haïtiens, aurait pu devenir un fantastique comédien, il en a les possibilités, si le système haïtien n'était pas  totalement rétrograde, fermé à la culture et génralement à l'émancipation et à l'épanouissement des individus.

 

Au lieu de prendre sa carte de macoute à 15 ans, il se serait inscrit au conservatoire de théâtre et aurait appris à lire des livres, dire des textes, composer de la musique, pris des coursde chant, de danse etc.  Et aurait sans doute excellé dans ce qu'il amile faire.    

 

L'actualité du jour est l'éventuel empoisonnement du juge  Serge Pierre Joseph. VOIR Scandales "roz raket" (17) ToutHaiti. La thèse d’empoisonnement confirmée, selon le frère du défunt  Ce qu'on oublie c'est qu'il existe en Haïti des poisons sur 2 jambes,  des êtres humains issus de l'extrême droite  qui sont comme des poissons dans l'eau, ont  comme Clifford Brandt des lettres de noblesse et empoisonnent la vie des Haïtiens de manière résolue et constante. 

 

Martelly est un enfant perdu d'Haïti, comme ceux des banlieues d'Europe,  comme les Afro Américains  rejetés comme les boatpeople sur les plages de la Floride, victimes d'un systême qui leur laisse peu de choix, et qui se retrouvent tôt ou tard, pour avoir perpétrés des actes délictieux, du même ordre que le vol de matériaux de constuction  fait par Martelly, à remplir les prisons privées des USA.


Sauf que, hélas pour notre pauvre Haïti chérie, , Martelly, par la grâce du prince qui ne nous veut que du bien et qui pense que les Haïtiens étant tous des délinquants sont bien servis avec un  irresponsable  à leur tête,  est devenu son président.


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