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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Black Agenda report.Bill Clinton Loves Haiti. Par Jemima Pierre

Publié par siel sur 31 Octobre 2012, 12:05pm

Catégories : #REFLEXIONS perso

Ce mois d'octobre, se termine tristement pour la population haïtienne. avec les désastres causés par l'ouragan Sandy.

J'avais dit que le 22 octobre, date de la prise de pouvoir de Duvalier François était une date madichon   22 octobre 1957- 22 octobre 2012: 55 ans de saccage de la nation. jour de deuil en Haïti.

 

Elle l'a été avec ce cirque  grotesque déployé pour l'inauguration d'une parc industriel qui paiera ses ouvriers moins de 4 euros par jour. Caracol: Retour de l'esclavage en Haïti selon Before it's news

 

Le plus outrageant était de voir ces stars occidentales, millionaires et milliardaires, débarquer pour fêter le " rêve" représenté par des sweatshops. http://bit.ly/XhlAP7

 

 

couple-Clinton.jpg

Les photos de ce monde riche, rose et grassouillet,  tout réjoui de cette bonne farce, face aux visages sombres, beaux et réfléchis des ouvrières  et ouvriers qui expriment ni résignation, ni soumission mais une sourde indigation, parlent d'elles-mêmes.

 

Pas l'une d'entre  ces femmes ne sourit lors de ce carnaval auquel elles ont été conviées, comme au temps des zoo humains, à s'exhiber.

 

Yo pa nan grignen dan- ce qui est très rare quand on sait la facilité avec laquelle, malgré les malheurs, les Haïtiens aiment à sourire.


On peut également écouter leurs témoignages ici :http://lakounewyork.com/emisyon10-22-12.mp3

 

22 octobre, date madichon également pour Clifford Brandt arrêté dans le cadre du kidnapping des enfants MoscosoAlterpresse. Affaire Brandt.

 

Date madichon également pour Haïti, qui n'avait pas nécessairement besoin pour son économie et pour son image, de voir un rejeton d'une des principales familles de la bourgeoisie économique, impliqué dans le crime organisé. Voir l'article du Monde: Les nantis d'Haïtilink

      "C'est le drame des riches. Ils sont des cibles. Des gangs, en partie structurés par des Haïtiens déportés des Etats-Unis, ont fait du kidnapping une manière de rente redistributive à l'intention du ghetto de Cité-Soleil. "

 

Ce qui est drôle, compte tenu de l'actualité de l'affaire Clifford Brandt, c'est de retrouver ce cliché-mensonge- faux prétexte dans l'article du Monde. Comme si la classe moyenne n'avait pas été victime, elle aussi, du kidnapping. Comme si les gangsters redistribuaient l'argent extorqué à Cité Soleil.


L'article en anglais de Jemima Pierre, au titre ironique : "Clinton aime Haïti" vient compléter cette mauvaise série en nous apportant des informations,  révoltantes certes, mais qui nous serrent le coeur par rapport à l'avenir d'Haïti, sous la coupe de Clinton celui qu'elle nomme le "vice-roi" représenterait le madichon n° 1 d'Haïti.


Il supplanterait même Duvalier.


L'article de Mme Jemima Pierre a pour chapeau ceci :

"If there’s one American export that Haiti needs no more of, it’s Bill Clinton. The former U.S. president, now the United Nations “viceroy” to Haiti, has arguably done more harm to the first Black Republic than any person in history. “It is Haiti that needs to be liberated from Bill.”

 

S'il y a une exportation américaine dont Haïti n'a plus besoin, c'est Bill Clinton. L'ancien président d'Haïti, actuellement le "vice-roi" des Nations Unies pour Haïti a, sans doute, causé plus de mal à la première République Noire que n'importe qui d'autre dans son histoire. C'est Haïti qui a besoin d'être libérée de Bill".

 

il continue ainsi :

 

For Haitians, Clinton’s ‘liberation’ is more dehumanization.”

There is no Haiti without Bill Clinton. Rarely has the Republic entered the mainstream press since the January 12, 2010 earthquake without mention of the former US President. When it comes to Haiti, Clinton is omniscient, omnipotent, and omnipresent. In the days after the earthquake Clinton saturated the media with Haiti-related appearances on cable news networks, a spread in EsquireMagazine, a speech at the UN, and editorials in prominent newspapers. Clinton is the co-chair of the Interim Commission for the Reconstruction of Haiti. He is the UN Special Envoy for Haiti. And he is the co-director of the Clinton Bush Haiti Fund, a foundation involved in number of neoliberal economic initiatives in Haiti. Clinton justifies his involvement by saying he is “responding to the needs of Haitians.” But what needs? Which Haitians? And to what end?

There are very few critical appraisals of Clinton’s role in Haiti. It is easy to understand why. The liberal press is enchanted by the story of the Clintons’ “long standing commitment to Haiti” and often point to the history of their “love” for the country. The young, newly-wed Clintons honeymooned there in 1975 and are said to be enraptured by the republic’s culture and people.

However, white liberal sentimentality aside, Clinton’s oversized role in Haiti only makes sense when we remember that both the left and right see Haiti through deeply racist lenses. Haiti is locked within a myth of white liberal benevolence – how else do we explain the uncritical lionizing of Sean Penn or the now-compromised Paul Farmer, among others? While Haiti, it is presumed, cannot help its dysfunctional and incompetent self, Clinton is seen as Haiti’sCEO, its savior, its great white hope.

But Haiti has done more for Clinton than Clinton has done for Haiti.

 

Traduction approximative faite par moi.

 

"Pour Haïti, la libération  par Clinton est plus de deshumanisation."

Il n'y a pas d'Haïti sans Clinton. Il est très rare, depuis le tremblement de terre de 2010, que la République aparaisse dans la presse sans la mention de l'ancien président des USA. Quand il s'agit d'Haïti, Clinton est omniscient, omnipotent et omniprésent. Dans les jours qui ont suivi le séisme, Clinton a saturé les média avec des apparitions à propos d'Haïti, sur Cable news, sur les réseaux sociaux, dans Esquire Magazine, un discours à l'ONU et des éditoriaux dans des journaux importants.


Clinton est co-administrateur de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haïti. Il est l'Envoyé Spécial de l'ONU pour Haïti. Et le co-directeur du Fond Bush et Clinton pour Haïti, une fondation impliquée dans un grand nombre de programmes néo-libéraux pour Haïti. Clinton justifie son engagement en disant  qu'il "répond aux besoins des Haïtiens". Mais quels sont ces besoins ? De quels Haïtiens ? Et dans quel but  à la fin?


Il existe très peu de critiques sur le rôle de Clinton en Haïti. Il est facile de comprendre pourquoi. La presse libérale est enchantée par la fiction du "long engagement des Clinton pour Haïti" et souvent met l'accent sur sur l'histoire de leur "amour" pour le pays. Les jeunes et nouveaux mariés qui ont passé leur lune de miel en 1975 en Haïti, et qui auraient été fascinés par la culture et le peuple de la république haïtienne.

 

Quoiqu'il en soit, en mettant la sentimentalté libérale Blanche de côté, l'énormité du rôle de Clinton en Haïti se comprend, quand on se rappelle que la gauche comme la droite voient Haïti à travers des lentilles empreintes d'un racisme profond. Haïti est enfermée à l'intérieur d'un mythe de "bienveillance blanche libérale" - comment expliquer que Sean Penn ait été placé au rang de héros et le, dorénavant compromis, Paul Farmer, parmi d'autres ?

 

Alors qu'Haïti est perçue comme étant dans l'incapacité de s'occuper de son moi dysfonctionnel et incompétent , Clinton est vu comme le sauveur, le CEO ( Le chief executive officer (abréviation CEO) en anglais, ou chef de la direction), le grand espoir Blanc.

 

Mais Haïti a fait plus pour Clinton que Clinton n'a fait pour Haïti."

 

La suite de l'article en anglais est ici link

 

C'est un article vraiment triste, pas seulement à cause de la situation dans laquelles les Haïtiens  de l'élite se sont empêtrés en creusant, comme je le dis souvent,  un trou sans prévoir l'échelle pour en sortir; mais aussi  par leur absence  totale/capitale de remise en question de leurs actions passées.


Unn déni de responsabilité, flagrant chez les zentellectuels,  qui, comme des enfantss, répètent : "Cce n'est pas moi, c'est la faute de l'autre."

 

Et l'autre, c'est qui ?


Une absence de conscience du mal qu'ils se font à eux-mêmes et au peuple tout entier,  qui ne pourra qqu'entrainer la population, malgré toute sa bonne volonté,sa force et sa résistance, encore plus loin dans la perte de sa dignité et dans la déchéance.


Jusqu'où ?


Peut-être jusqu'à une réoccupation du territoire par les USA ?


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