Mais pourquoi voulez-vous payer vos dettes?
Le best-seller de David Graeber, anthropologue et économiste américain, a eu un retentissement politique considérable en revisitant l'histoire de la dette humaine depuis 5000 ans. Entretien
Un gros paquet de dollars. (©Rafael Ben-Ari/Cham/NEWSCOM/SIPA)Anthropologue et économiste américain, David Graeber enseigne à la London School of Economics. A 52 ans, c'est aussi un militant altermondialiste qui a participé activement au mouvement Occupy Wall Street. Son livre «Dette. 5000 ans d'histoire» a eu un grand retentissement aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Il vient de paraître en France aux Editions Les Liens qui libèrent.
Le Nouvel Observateur Dans votre livre, «Dette. 5000 ans d'histoire», vous contestez l'idée, persistant à travers les siècles, que l'incapacité à s'acquitter d'une dette soit immorale alors que l'histoire et les religions nous enseignent que payer ses dettes est une obligation impérieuse.
David Graeber La dette est une promesse faite par un débiteur à un créancier. Bien sûr, lorsque l'on promet quelque chose à quelqu'un, il faut s'efforcer d'honorer cette promesse du mieux que l'on peut. Mais ce qui m'a interpellé, c'est le poids moral considérable que l'on associe à ce type de promesse économique.
Quand un homme politique promet, lors d'une campagne, monts et merveilles lorsqu'il sera élu et quand un gouvernement promet aux banques de leur payer un taux d'intérêt préalablement fixé à l'avance, on aura tendance à considérer que la première des promesses est vouée à ne pas être tenue tandis que la seconde paraît absolument sacrée.
Ce livre est parti d'une discussion à Londres avec une avocate de gauche à propos de l'intervention du FMI à Madagascar, d'où je revenais. Il s'est passé des choses affreuses dans ce pays quand les mesures de redressement économique exigées par le FMI ont été mises en application, notamment quand une épidémie de malaria a tué des milliers d'enfants, faute de moyens de l'Etat malgache.
Je lui ai dit que l'annulation de la dette serait une bonne chose puisque les Malgaches avaient déjà remboursé beaucoup. Ce à quoi elle me répondit: «Mais on doit toujours payer ses dettes.» Ce n'était pas un énoncé économique mais moral. Pourquoi la morale de la dette semble-t-elle supérieure à toutes les autres formes de morale? Mais quelle est cette obligation morale impérieuse qui pourrait justifier la mort de milliers d'enfants? Ce livre est né de cette interrogation et révolte.
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Résultat, pendant 3 ans, des Haïtiens infantilisés, ont choisi de demander à la communauté internationale le non finacement de projets vitaux pour la communauté.
Ces "fake" nationalistes ont préféré sacrifier la vie de leurs concitoyens les plus vulnérables, ruiner l'économie du pays, le déstabiliser, cautionner les crimes nombreux et documentés des mercenaires venus de la RD, favoriser l'occupation par les troupes de l' ONU.
Et tout cette organisation du chaos dans quel but?
Se mêlent un tas de raisons. Animosités personnelles contre le personnage d'Aristide. Stratégie pour faire revenir au pouvoir l'extrême droite duvaliériste. Apppat du gain, désir de pouvoir et névrose de la reconnaissance à tout prix. Se faire bien voir du "Blan" qu ne voulait pas entendre parler de cette histoire de remboursement de la dette de l'indépendance, comme l'ont expliqué R. Debray et D. de Villepin et obtenir en échange de la soumission quelques privilèges et hochets (prix, décoration,fonctions, visas, bourses, fonds)
Et, à ne pas négliger, l'intériorisation profonde du complexe du colonisé qui s'exprime à travers la diabolisation de l'autre : le Noir, le pauvre, le créolophone, duquel il faut se distancier pour être admis au banquet des civiliZés, des moun de byen- même quand ceux-ci de bien n'ont rien d'autre que la peau blanche pour signe extérieur de moralité, comme dans le cas de Clifford Brandt. Etc, etc.
Comment s'en sortir de ce cercle mortifère ?
Définir ensemble une vision du pays dans lequel nous aimerions vivre ainsi que nos enfants.
Quelle Haïti voulons-nous ?
Celle réactionnaire, rétrograde, bling/bling et opprimante des duvaliéristes ?
Certainement que non.
Si on commence par éliminer au fur et à mesure les options négatives , en faisant le tri, en observant et comparant avec d'autres pays et sociétés, en écoutant les nombreuses voix qui émanent aussi bien des hommes que de notre paysage, de notre culture, de notre créativité, de notre esthétique, on devrait arriver à s'arrêter sur un projet idéal, c'est-à-dire favorable à tous.
Viennent après les contingences économiques : où trouver l'argent pour réaliser ce programme ?
L'argent on peut travailler à le trouver. Le peuple haïtien n'est pas débile, il est à même de saisir l'importance de collaborer à un projet commun qui, à long terme, pourra permettre à chacun de sortir la tête de l'eau, d'arrêter de nager dans toutes les directions sans aucune idée de l'endroit où se trouve la terre ferme, et de recouvrir sa dignité sévèrement malmenée.
L'obstacle le plus important réside dans le poids des forces du "faire noir", parrainées par la "communauté internationale", bien relayées médiatiquement, armées et financées, jamais plus heureuses que quand les institutions de l'Etat sont dysfonctionnelles. Comme actuellement. ( Voir Racine - époux de la fille de Mme Max Adolphe et ministre de la Jeunesse- dont le dont le programme du parti Tèt Kale, style FN ou Tea Party, est le désengagement de l'Etat)
Dunque, il en va de l'avenir d'Haïti et de ses enfants d'éliminer du paysage politique- pacifiquement- l'ensemble des entités et des personnes dont le projet va à l'encontre du bien-être collectif. Il faut faire comprendre- sans violence mais avec détermination- aux zombis habillés de rose que l'ensemble des couleurs de l'arc-en -ciel sont présentes en Haïti, "la maravillosa".
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