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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Nouvelobs. Pourquoi voulez-vous payer vos dettes ?

Publié par siel sur 21 Novembre 2013, 15:43pm

Catégories : #ECONOMIE

Mais pourquoi voulez-vous payer vos dettes?

Publié le 16-11-2013 à 09h17 - Mis à jour à 09h36

Le best-seller de David Graeber, anthropologue et économiste américain, a eu un retentissement politique considérable en revisitant l'histoire de la dette humaine depuis 5000 ans. Entretien

Un gros paquet de dollars. (©Rafael Ben-Ari/Cham/NEWSCOM/SIPA)

Un gros paquet de dollars. (©Rafael Ben-Ari/Cham/NEWSCOM/SIPA)Anthropologue et économiste américain, David Graeber enseigne à la London School of Economics. A 52 ans, c'est aussi un militant altermondialiste qui a participé activement au mouvement Occupy Wall Street. Son livre «Dette. 5000 ans d'histoire» a eu un grand retentissement aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Il vient de paraître en France aux Editions Les Liens qui libèrent.

 

Le Nouvel Observateur Dans votre livre, «Dette. 5000 ans d'histoire», vous contestez l'idée, persistant à travers les siècles, que l'incapacité à s'acquitter d'une dette soit immorale alors que l'histoire et les religions nous enseignent que payer ses dettes est une obligation impérieuse.

 

David Graeber La dette est une promesse faite par un débiteur à un créancier. Bien sûr, lorsque l'on promet quelque chose à quelqu'un, il faut s'efforcer d'honorer cette promesse du mieux que l'on peut. Mais ce qui m'a interpellé, c'est le poids moral considérable que l'on associe à ce type de promesse économique.

Quand un homme politique promet, lors d'une campagne, monts et merveilles lorsqu'il sera élu et quand un gouvernement promet aux banques de leur payer un taux d'intérêt préalablement fixé à l'avance, on aura tendance à considérer que la première des promesses est vouée à ne pas être tenue tandis que la seconde paraît absolument sacrée.

Ce livre est parti d'une discussion à Londres avec une avocate de gauche à propos de l'intervention du FMI à Madagascar, d'où je revenais. Il s'est passé des choses affreuses dans ce pays quand les mesures de redressement économique exigées par le FMI ont été mises en application, notamment quand une épidémie de malaria a tué des milliers d'enfants, faute de moyens de l'Etat malgache.

Je lui ai dit que l'annulation de la dette serait une bonne chose puisque les Malgaches avaient déjà remboursé beaucoup. Ce à quoi elle me répondit: «Mais on doit toujours payer ses dettes.» Ce n'était pas un énoncé économique mais moral. Pourquoi la morale de la dette semble-t-elle supérieure à toutes les autres formes de morale? Mais quelle est cette obligation morale impérieuse qui pourrait justifier la mort de milliers d'enfants? Ce livre est né de cette interrogation et révolte.

 

SUITE :link

L'auteur est anthropologue et économiste. Un croisement intéressant.
Ce qu'il dit des conséquences tragiques de l'application du plan FMI à Madagascar est valable pour Haïti.
D'ailleurs, les Haïtiens, toujours aussi créatifs, ont donné un nom à ces plans néolibéraux " plans de la mort".
Haïti et la dette dite "de l'Indépendance"


 La majorité des économistes de renom, sont d'accord pour reconnaitre que la dette de l'indépendance (un truc spécifique à Haïti) à impossibiliser le développement d'Haïti. " Aucun pays au monde n'aurait pu s'en sortir mieux qu' Haïti avec cette obligation" affirment-ils.

La majorité des économistes et politologues haïtiens ignorent ce facteur dont le poids pendant une centaine d'années a pesé sur l'économie haïtienne.¨Et bien sûr de sa politique "gwo ponyet", loin de la démocratie, pour faire suer les masses, investir le moins possible dans les infrastructures, éducation, agriculture, santé, afin de rembourser cette dette- et de garder de quoi s'enrichir.

Empruntant, comme d'hab, le chemin facile du "jakorépèt", ils sont bien à l'aise de tout expliquer par l'incompétence et la corruption des dirigeants du pays- qui existe certes, mais ni plus ni moins qu'en RD  par exemple-  ou bien par la "barbarie" des masses, posture qui les autorise à maintenir le statu quo d'une société où une petite minorité  détient la majorité des richesses du pays.

Minorité  dont l'option politique n'est pas de redistribuer mais au contraire de conserver à tout prix leurs privilèges , - n'hésitant pas pour ce faire à  à sacrifier des milliers de vie et l'avenir du pays, comme  cela s'évidencie,  comme un nez au milieu de la figure  avec l'équipe Tèt Kale déguisée en rose, comme le loup de la fable, "pour mieux vous manger mon enfant";
Madagascar/Haïti,même plan de la communauté internationale

La politique du FMI/BM en Haïti, particulièrement sous le 2ème mandat écourté d'Aristide- pas d'argent débloqué mais exigence de payer la dette et les intérêts de la dette, a conduit tout droit à l'appauvrissement des plus pauvres et, comme le notait  le Farmer d'avant sa reconversion, a bloqué un projet d'assainissement de l'eau et de réfection du sytème de distribution.
Peut-être, je n'affirme rien, que si ce programme avait pu se réaliser, le choléra aurait fait moins de victimes.
Le blocage de l'aide à Haïti et l'obligation pour le gouvernement de payer le remboursement de sommes non allouées.

Le blocage total de l'aide à Haïti entre 2001 et 2004 et l'obligation de rembourser non seulement les dettes, mais  aussi- un truc de pirates-  les intérêts sur les sommes promises mais non débloquées, ont mis l'économie du pays à terre et, par ricochet, provoqué toutes sortes de désordre dans la société;
Nous n'avons pas hélas, d'économistes, ni d'anthropologues en Haïti, à même d'analyser correctement, scientifiquement, sans partisanerie ces faits.
Si Préval et maintenant Martelly ont réalisé un certain nombre de travaux, ce n'est pas parce qu'ils étaient ou sont plus efficaces, mais tout simplement parce que l'argent a été débloqué pour des projets qui existaient déjà.
Un exemple concret et récent, le fameux viaduc de Martelly.

Il s'agit tout bonnement d'un projet mis en place sous le gouvernement d'Aristide, pour lequel le financement n'a pas été débloqué. La gente duvaliériste qui maintenant - et pour cause- reçoit de l'argent des bailleurs a repris le projet.
Ainsi, quand vous avez le porte-parole du Premier ministre  au micro de Valery Numa, qui reconnait que, effectivement, ce projet n'est pas le leur et qui demande agressivement : "Oui, mais pourquoi eux ne l'ont pas réalisé ?"
Il est tout à fait affligeant de voir ce "journaliste" gnbiste, mettre de côté sa déontologie , priorisant son idéologie, ou bien plus justement son camp, n'être pas capable de répondre " parce que entre 2001 et 2004 les fonds nécessaires au financement des projets du gouvernement, dont celui-ci,  ont été bloqués."
Des faits qui ne sont pas des zen

Ce sont des faits, aisément vérifiables sur le site du FMI dans la partie consacrée à Haïti entre 2001 et 2004.
Le FMi, lui, ne cache pas qu'il a bloqué les fonds.
Duvaliéristes, gnbistes et Tèt Kale rose une absence de prise en compte du "bien commun"

Résultat, pendant 3 ans, des Haïtiens infantilisés, ont choisi de demander à la communauté internationale  le non finacement de projets vitaux pour la communauté.

Ces "fake" nationalistes ont préféré sacrifier la vie de leurs concitoyens les plus vulnérables, ruiner l'économie du pays, le déstabiliser, cautionner les crimes nombreux et documentés des mercenaires venus de la RD, favoriser l'occupation par les troupes de l' ONU.

 

Et tout cette organisation du chaos dans quel but?


Se mêlent un tas de raisons. Animosités personnelles contre le personnage d'Aristide. Stratégie pour faire revenir au pouvoir l'extrême droite duvaliériste. Apppat du gain, désir de pouvoir et  névrose de la  reconnaissance à tout prix. Se faire bien voir du "Blan" qu ne voulait pas entendre parler de cette histoire de remboursement de la dette de l'indépendance, comme l'ont expliqué R. Debray et D.  de Villepin et obtenir en échange de la soumission quelques privilèges et hochets (prix, décoration,fonctions, visas, bourses, fonds)


Et,  à ne pas négliger, l'intériorisation  profonde du complexe du colonisé qui s'exprime à travers la diabolisation de l'autre : le Noir, le pauvre, le créolophone, duquel il faut se distancier pour être admis au banquet des civiliZés, des moun de byen- même quand ceux-ci de bien n'ont rien d'autre que la peau blanche pour signe extérieur de moralité, comme dans le cas de Clifford Brandt. Etc, etc.

 

Comment s'en sortir de ce cercle mortifère ?


Définir ensemble une vision du pays dans lequel nous aimerions vivre ainsi que nos enfants.

Quelle Haïti voulons-nous ?

Celle  réactionnaire, rétrograde, bling/bling et opprimante des duvaliéristes ?

Certainement que non.

Si on commence par éliminer au fur et à mesure les options négatives , en faisant le tri, en observant et comparant avec d'autres pays et sociétés, en écoutant les nombreuses voix qui émanent aussi bien des hommes que de notre paysage, de notre culture, de notre créativité, de notre esthétique, on devrait arriver à s'arrêter sur un projet idéal, c'est-à-dire favorable à tous.

 

Viennent après les contingences économiques : où trouver l'argent pour réaliser ce programme ?


L'argent on peut travailler à le trouver. Le peuple haïtien n'est pas débile, il est à même de saisir l'importance de collaborer à un projet commun qui, à long terme, pourra permettre à chacun de sortir la tête de l'eau, d'arrêter de nager dans toutes les directions sans aucune idée de l'endroit où se trouve la terre ferme, et de recouvrir sa dignité sévèrement malmenée.


L'obstacle le plus important  réside dans le  poids des forces du "faire noir", parrainées par la "communauté internationale", bien relayées médiatiquement,  armées et financées,  jamais plus  heureuses  que quand les institutions de l'Etat sont dysfonctionnelles. Comme actuellement. ( Voir Racine - époux de la fille de Mme Max Adolphe  et ministre de la Jeunesse- dont le   dont le programme  du parti Tèt Kale,  style FN ou Tea Party,  est le désengagement de l'Etat)

 

Dunque, il en va de l'avenir d'Haïti et de ses enfants d'éliminer du paysage politique- pacifiquement- l'ensemble des entités et des personnes dont le projet va à l'encontre du bien-être collectif. Il faut faire comprendre- sans violence mais avec détermination- aux zombis habillés de rose que l'ensemble des couleurs de l'arc-en -ciel sont présentes en Haïti, "la maravillosa".


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