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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


les enjeux autour de la chute de Duvalier Jcl. Entre chaos et espoir

Publié par siel sur 30 Octobre 2010, 09:20am

Catégories : #PEUPLE sans mémoire...



Chapitre III

ENTRE CHAOS ET ESPOIR
1995…

L'histoire haïtienne peut donner le tournis. La décennie qui s'achève, inaugurée par la chute de Jean-Claude Duvalier, illustre la complexité des événements, les difficultés qui se dressent sur la route de ceux qui cherchent à pénétrer les dessous de l'histoire.
Au terme de ces dix ans mouvementés, il n'y a pas de « gagnants ». Seulement un perdant, le peuple haïtien. Une décennie qui restera comme celle d'un épouvantable gâchis. La chute d'une dynastie d'un autre âge autorisait tous les espoirs de changement. Rien de vraiment positif n'a pu être entrepris. Les Haïtiens n'en sont pas les seuls responsables. Les grandes puissances, et notamment les États-Unis, ont largement démontré que leur capacité de nuire était égale à leur aisance dans l'art de la manipulation.


La France, pour sa part, enfin, a marqué de son empreinte cette décennie haïtienne. Malheureusement, l'État français agit le plus souvent dans l'ombre pour contester la suprématie américaine sur l'île. On peut volontiers admettre que la France a l'ambition d'orienter le pays vers une politique de développement qui n'a rien de comparable avec le néocolonialisme américain. Mais a-t-elle réellement les moyens de ses ambitions?


L'accueil en France de Jean-Claude Duvalier, en 1986, n'avait pas manqué de surprendre l'opinion publique. Le Vatican serait intervenu en ce sens, on l'a dit, et plusieurs sources le prétendent. Duvalier lui-même le croit. Le Saint-Siège nie une quelconque intervention. Chargé des relations avec les Etats au Vatican, Mgr Tauran affirme que « la secrétairerie d'État n'a effectue aucune intervention auprès du gouvernement français pour favoriser l'exil en France du président haïtien' ». Baby Doc n'avait pas besoin de la charité d'une Église qui ne ménageait pas son régime. Il était suffisamment proche de la France, malgré la présence des socialistes au pouvoir. N'était-il pas, dans ces conditions, fort opportun pour l'État français de ménager un si jeune ex-président francophile ?

Le retour de Duvalier

« Même si, aujourd'hui, je suis toujours en France, ma principale préoccupation est l'avenir de mon pays . » L'entretien que Jean-Claude Duvalier m'a accordé n'est pas anodin. L'homme se dévoile si peu qu'il était manifestement dans son intérêt, aujourd'hui, de s'exprimer.
L'ancien président, qui n'affectionne pas particulièrement les rencontres avec la presse, avait un message à faire passer. Pour le moins, il souhaitait sortir de l'ombre. La dernière interview qu'il ait accordée remonte à 1982; notre confrère de Time Magazine, Bernard Diederich, en avait eu la possibilité.

Aujourd'hui, où en est Baby Doc ? « Je n'ai plus le train de vie d'autrefois. Je vis très simplement avec ma mère, sur la Côte d'Azur 3 ", lâche-t-il avant de nous inviter à parler de l'avenir. Cet entretien coïncide avec l'amorce d'une période nouvelle pour Haïti. En février 1996, dix ans après la chute de Baby Doc, les duvaliéristes ne seront plus exclus de la vie publique haïtienne. Comme d'autres, Jean-Claude Duvalier va rentrer dans son pays. Ses propos le laissent entendre : « Mon plus cher désir est de pouvoir rentrer en Haïti avec ma mère, et de faire découvrir à mes deux enfants, Nicolas et Anya, leur terre natale . »


Nous en sommes persuadés, Jean-Claude Duvalier rentrera prochainement en Haïti. Reste à se demander si cet homme qui « ne voulait pas être président » souhaitera jouer demain un rôle politique. On ne peut l'exclure. Sa faiblesse et son irresponsabilité ne plaident pas en sa faveur.


Cet homme encore jeune, souvent trahi par ses proches, aimerait-il prendre une revanche sur l'histoire ? Observateur attentif de la vie de son pays, on peut penser qu'il fera bientôt connaître ses projets pour Haïti. Les réformes économiques entreprises, notamment les privatisations, lui semblent contraires aux intérêts du peuple haïtien. Un autre argument rend son éventuel retour crédible. Une nouvelle donne existe dans le pays. L'armée est dissoute et les macoutes sont désorganisés. Pour la première fois en Haïti, le pouvoir civil peut, demain, incarner le véritable pouvoir. Pour n'avoir eu qu'une très faible marge de manoeuvre pendant ses quatorze ans d'exercice à la présidence, Jean-Claude Duvalier le sait plus que quiconque. Reste à savoir si cet homme est porteur d'un véritable projet politique. On peut se montrer sceptique. D'autant que par le passé, il a montré ses limites politiques et son incompétence. « Je demeure toujours fidèle à mes idéaux, et j'ai foi en ce peuple, qui durant ces dernières années a été trop éprouvé . » Duvalier espère encore « qu'après ces pénibles épreuves les Haïtiens sont conscients de l'impérieuse nécessité de s'unir afin de relever les multiples défis ». Et si l'ex-président à vie voulait redevenir président ? Quoique cela ne semble pas être le plus important à ses yeux, il n'est pas illogique d ' en faire un prétendant sérieux pour les élections présidentielles de l'an 2000.
L'avenir d'un autre ancien président pose également question. Que fera demain Jean-Bertrand Aristide ? « Je souhaite rester chez moi, en Haïti, après ces trois ans d'exil. Me consacrer à la lecture, à l'écriture. Je ne serai pas indifférent au drame des enfants des rues et chercherai a être utile à mon peuple'. » L'ex-prêtre, inéligible, en 1995, conformément à la Constitution, laisse cependant « les portes et les fenêtres ouvertes » pour l'an 2000. Mais, pour le peuple haïtien, les enjeux de la décennie qui s'ouvre vont bien au-delà du destin de ces deux personnalités, quel que soit leur rôle futur. La misère est là, qui réclame l'urgence d'une nouvelle politique économique.

La stratégie de Washington

L'histoire d'Haïti est universelle, écrivions-nous dans l'avant-propos de ce livre. Elle est effectivement révélatrice de la plupart des maux des pays pauvres. Les deux tiers des habitants de la planète seront, d'ici quarante ans, concentrés dans les villes. Du Nord au Sud, la population humaine vit chaque jour un peu plus nombreuse dans des mégapoles, souvent au seuil de crises écologiques majeures. Un phénomène inquiétant, pour l'environnement, pour l'homme, coupé de ses racines et plongé dans un milieu hostile. L'asphyxie de l'économie haïtienne, à l'image de tous les pays contraints par les instances monétaires internationales à opter pour une politique de « croissance fondée sur l'exportation », n'a fait que renforcer la misère et la dette du pays. Particulièrement, l'exode rural massif affaiblit, menace la survie même de la petite paysannerie traditionnelle. Mais pourquoi les paysans quittent-ils leur terre ? Cette migration « spontanée » vers les villes ne résulte pas seule-ment d'une attirance pour la modernité de la ville, mais aussi selon un calcul qui se veut rationnel, au moins à court terme. Les experts de la Banque mondiale ont montré que les villes font preuve (parfois, pas toujours ... ) d'une certaine efficacité dans la lutte contre la pauvreté et la précarité. Diverses études montrent que, dans le tiers monde, le revenu des ruraux reste inférieur de 25 % à 50 % à celui des citadins. Une situation valable au début des années quatre-vingt-dix, même si la courbe a tendance à s'inverser. En Haïti comme ailleurs, les ruraux, qui bien souvent n'arrivent plus à conserver leurs parcelles de terre, notamment face à la désorganisation des marchés agricoles, sont en quête d'un nouvel Eldorado. D'une ville providence censée fournir emploi, écoles pour les enfants, services de santé, mais aussi la sécurité, tant l'isolement en campagne se révèle périlleux face à la recrudescence de pillards et de bandes armées. Le phénomène s'était spectaculairement accru en Haïti, à la suite de l'embargo qui a paralysé les circuits de distribution et les transports. Les efforts de coopération des Européens, en direction du secteur agricole, ne peuvent pas contrebalancer cette tendance. Pourquoi ?


Mais cet exode est aussi le fruit d'une stratégie perverse, comme l'explique l'économiste américaine Susan George. « Faire en sorte que le paysan soit privé de moyens de subsistance et l'évincer de sa terre libère beaucoup de main d'oeuvre bon marché pour les secteurs travaillant pour l'exportation  », estime-t-elle. Haïti se trouve au coeur de cette logique. Pris au piège de la dette, l'État haïtien doit, pour s'en sortir, jouer la carte des exportations. Il lui faut dès lors produire au moindre coût et rentrer dans la guerre économique mondiale. Et, selon les prévisions de la Banque mondiale, « le futur à long terme d'Haïti sera urbain. Cette migration de la campagne vers la ville soutiendra le développement d'ateliers de montage, d'ateliers artisanaux, et autres activités citadines exigeant beaucoup de main-d'oeuvre, compatibles avec une croissance fondée sur l'exportation ».


Mais cette logique commandée par Washington n'est-elle pas suicidaire ? Quels effets pervers engendrera, dans quelques décennies, cette désastreuse politique menée en Haïti comme dans un grand nombre de pays en voie de développement ? Certains experts, dont Claire Brisset, de l'Institut d'études politiques de Paris, ne cachent pas les risques d'explosion urbaine dans les pays du Sud comme dans ceux du Nord.


Dans la majorité des cas, les migrants venus de la campagne s'agglutinent dans les bidonvilles, sur des terrains bien souvent impropres a la construction. Sans égout, ni eau potable, ni électricité, ils édifient eux-mêmes leur propre maison, un habitat essentiellement précaire: pauvreté, hygiène déplorable, pollution record, et sécurité très aléatoire sont le lot commun. « C'est là, écrit Claire Brisset, qu'éclôt l'économie informelle, économie " au noir ", créatrice et imaginative souvent, mais qui laisse à l'évidence les travailleurs dénués de toute protection. Le travail des enfants, la prostitution, le trafic de drogue y constituent des sources importantes de revenus, comme l'est d'ailleurs une véritable économie de la délinquance. »


Autant de raisons qui incitent une partie de ces nouveaux citadins à fuir cet environnement dégradé pour tenter cette fois leur chance à l'étranger. Une nouvelle fuite, pour le moins aléatoire, compte tenu de la multiplication des contrôles aux frontières, mais qui, là encore, a lieu vers un territoire urbain, seul susceptible de répondre à leurs aspirations à un autre niveau de vie. De fait, les Haïtiens fournissent le troisième plus gros contingent d'immigrants aux États-Unis. N'était-ce pas l'objectif de la politique américaine, dont on connaît le poids au sein des instances monétaires internationales ?


Depuis la chute du mur de Berlin et la concurrence montante des pays de l'Est sur les marchés internationaux, les Américains sont à la recherche de nouveaux débouchés pour leurs produits agricoles. Au début des années quatre-vingt, les Européens avaient soutenu les programmes de récolte de riz dans l'Artibonite, au nord du pays. Une initiative qui a tourné court puisque le riz haïtien parvenait à Port-au-Prince à un prix supérieur au riz américain. On pourrait multiplier les exemples de ce genre, qui montrent, sur ce point, les effets pervers de la stratégie américaine.


Autre constatation, les Etats-Unis insistent depuis des années auprès des Haïtiens pour la mise en oeuvre d'un programme de privatisation de l'économie. Les grandes familles haïtiennes, sur lesquelles Washington exerce d'habiles pressions, et les multinationales américaines pourraient contrôler plusieurs gros secteurs de l'économie haïtienne, qui, compte tenu du faible coût de la main-d'oeuvre, devraient se révéler rapidement rentables. Le journaliste James Ridgeway va jusqu'à dire que « l'exportation politique et économique américaine a contribué à la destruction de l'histoire de la société civile de la république haïtienne », rappelant que « cet expansionnisme économique » s'inscrit dans une continuité, « les Américains intervenant depuis plus d'un siècle dans les affaires haïtiennes. Rarement au bénéfice des Haïtiens  », ajoute Ridgeway.

Quelle réconciliation nationale ?

Une société ne sort pas indemne d'un système à parti unique, tels les ex-pays de l'Est, et même si les maux et les histoires sont différents. Quelle issue pour le pays ?


La solution ne viendra pas d'un homme providentiel. Après l'expérience Titid, les Haïtiens le savent. Sans doute faut-il compter sur une lente et laborieuse prise de conscience des Haïtiens, une progressive émergence de la société civile. D'inévitables remises en cause des alliances traditionnelles, et notamment des préjugés racistes, et une véritable réconciliation nationale, ce qui suppose, au préalable, l'arrêt d'une guerre de tranchées d'un autre age entre les principales forces politiques du pays. Tout dépend de l'émergence d'hommes suffisamment crédibles et persévérants pour faire passer le message auprès d'une population qui ne croit plus beaucoup en sa classe politique. Introuvable hier, la stabilité politique est-elle concevable demain?


Il faudrait pour cela qu'émerge une personnalité acceptable aux yeux des Américains, probablement un modéré de gauche ou de droite, peu suspect de vouloir faire une énième révolution ou de prendre le pouvoir pour régner en maître absolu. Cela signifie-t-il que seul le « candidat » de Washington sera l'heureux élu ? Pas si simple. À travers ces deux derniers siècles d'histoire, le peuple haïtien ne cesse de montrer son hostilité à toute domination étrangère, fût-elle la marque d'une emprise plus subtile. Reste que, tragiquement, les Haïtiens paient très cher leur permanente velléité d'indépendance.

Les forces en présence

Si la dynamique du « torrent » Lavalas s'est incontestablement essoufflée, ce mouvement reste pour l'instant le seul à démontrer sa capacité à mobiliser les masses populaires. Mais il ne suffit pas d'être en phase avec les aspirations du peuple pour gouverner.


Aristide, homme de coeur dont personne ne peut contester la générosité, a montré ses limites politiques. Il est sans doute regrettable que Lavalas se soit focalisé sur ce personnage médiatique et attachant certes, mais empreint de naïveté politique. Aristide n'a-t-il pas aussi dû céder au diktat américain pour retrouver son fauteuil de président? La crédibilité du « prophète » souffre de son alliance contre nature avec le libéralisme à l'américaine. Le mouvement Lavalas doit se repositionner s'il veut se maintenir au pouvoir. La logique voudrait effectivement que le peuple opte à nouveau pour la gauche, qui n'a pas eu le temps d'aller au bout de sa politique.


Les anciens duvaliéristes, de leur côté, n'ont sans doute pas renoncé. Un camp qui cherche un leader, mais aussi, et surtout, une ligne politique. Quelle crédibilité accorder à ceux qui, pendant trente ans, ont échoué sur tous les plans ? Comment croire que ceux qui toujours ont divisé pour régner, sauront rassembler la population autour d'un projet fédérateur ? Pourtant il n'est pas utopique de penser que les duvaliéristes constituent, dix ans après le départ de Baby Doc, une réelle force dans un pays où l'on ne pouvait exister politiquement hors du duvaliérisme. Le seul combat politique possible se faisait pour ou contre cette force, ce qui explique d'ailleurs les luttes intestines qui rongeaient le système, et en faisaient un véritable repaire d'opposants intimes. Il n'est donc pas impossible que, parmi tous ces hommes, il s'en trouve quelques-uns pour incarner demain une autre politique. Il est irréaliste de vouloir les écarter du jeu, au risque de persister demain dans des pratiques condamnées hier. Y a-t-il une fatalité de l'histoire haïtienne ? Le peuple haïtien peut difficilement connaître pire scénario que ce qu'il a déjà subi. La vigilance de ce peuple qui se définit comme « analphabète mais pas bête » n'est pas à négliger. L'ancien président des États-Unis, Abraham Lincoln, prévenait judicieusement en 1858 : « You can fool some of the people all the time and all the people some of the time, but you cannot fool all the people all the time. » - « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. »

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