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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Au Venezuela, le peuple légifère contre Monsanto (Ciudad Caracas)

Publié par siel sur 22 Décembre 2013, 13:59pm

Catégories : #NUESTRA AMERICA

Ernesto Cazal

Le parlement vénézuélien, selon les médias internationaux, ne serait qu’un “parlement godillot” soumis à un président “qui renforce son pouvoir”. Nihil novi sub sole : les agents occidentaux traitaient déjà Bolivar, il y a deux siècles, de fou assoiffé de pouvoir, comme ils l’ont fait avec Chavez ou avec Maduro aujourd’hui. Pour les vénézuéliens par contre, envoyer une majorité de gauche au parlement signifie notamment une loi du travail anti-néo-libérale – fruit de 19.000 propositions citoyennes [1], un programme éco-socialiste et participatif pour 2013-2019, discuté dans tout le pays [2] ou l’augmentation de 40 % du budget social 2014 [3]. La démocratie va plus loin : les colonnes néo-classiques et le dôme de pâtissier du vieux Congrès de la République tremblent depuis que le “peuple législateur” use de son droit à faire, défaire, refaire des lois... 
T.D., Caracas, 20 décembre 2013.

L’histoire est connue : le capitalisme planétaire a décidé que chaque semence doit avoir un “propriétaire” et que les semences autochtones du petit paysan qui tente de refuser les pesticides et ces OGM dont il n’a nul besoin, deviendraient illégales dans le pays qui légifèrerait en faveur des grands groupe privés.

Exemples de cette tragédie : en Inde, Monsanto a poussé 284.000 paysans au suicide [4]. Syngenta est l’entreprise qui possède le plus de brevets OGM, imposant aux paysans l’usage de semences qui produisent de la nourriture mais ne produisent plus de semences, pour obliger le producteur à en racheter.

Dès 2003, le président Chavez refusa l’introduction des OGM au Venezuela [5]. Le 21 octobre 2013 de nombreux militants se sont concentrés face à l’Assemblée Nationale pour manifester leur opposition au projet de loi qui devait être discuté le lendemain. Dans son préambule, ce texte affirme son caractère anti-OGM et anti-brevet [6]. On parle d’une réglementation des semences “dans une perspective agro-écologique”. Il s’agit de remplacer avec cette loi l’ancien texte en vigueur depuis octobre 2002, que le député bolivarien Ureña critique pour son “ambiguïté” au sujet des brevets et des OGM. Pour le pouvoir populaire, tout va bien jusqu’ici. Enfin, apparemment..

L’article 7 dit en effet : “On accepte comme valeurs de la présente Loi (…) la reconnaissance de la création intellectuelle et le droit à la propriété intellectuelle en matière de développement de nouvelles variétés de semences et de cultures”. C’est là où le bât blesse pour le mouvement social. Le fameux “droit à la propriété intellectuelle” ressemble à un copyright discret, à la reconnaissance non-dite d’un brevet. Un individu pourrait demander un micro-crédit à l’État pour produire sa “création intellectuelle”, s’endetter, se voir condamné à la monoculture à moyenne et garde échelle. Besoin de vous faire un dessin ? Pour qui veut se rafraîchir la mémoire, le documentaire Le monde selon Monsanto est vivement conseillé [7]

 

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