A propos du méga-projet de développement touristique de l'Ile à Vaches

L'article d'Haïti en Marche, ici : Haïti en Marche.Tourisme : l’Ile-à-Vache détrône Jacmel !

a le mérite d'exister, mais il se contente de rester très prudemment à la surface du maelstrom.

Et, ce n'est pas moi qui vais leur jeter la pierre, je suis consciente des conditions dans lesquelles se pratique le métier de journaliste dans  tous les pays, voire dans ceux comme en Haïti, où la vie même est cadenassée.

Certains voudraient faire de leur mieux mais ils n'ont pas accès aux informations. D'autres ont mère, père, femme et enfants et ne souhaitent pas laisser des orphelins comme le juge Joseph, ou comme Lowsnsky Pierre, entre autres.

Comment expliquer cette soudaine folie qui s'est emparée de la ministre du Tourisme, Mme Balmir Villedrouin ? 

Elle passe avec le même enthousiasme d'un projet grandiose de développement de Jacmel, puis à la promesse  aux gens du Nord, avec son festival bidon (parce que mal ficelé) de la mer, d'un boom touristique dans la zone avec en perspective des accords de coopération avec la RD qui enverrait ses touristes visiter la Citadelle. Puis tout d'un coup "boom", la voici à l'Ile à Vaches " where the real action is".

Sans oublier , tout récement l'annonce itou d'un aéroport à Côtes de Fer et même menu : golfs, hôtels luxueux, galeries marchandes et j'en passe.

A regarder de loin, ça paraît complètement incohérent- et ça l'est par rapport au développement économique du pays- mais pas par rapport au développement du contenu du portefeuille de l'ethnie rose créée par Martelly.

Ben oui , à Saint Domingue, d'après Moreau de Saint-Mery, il existait toutes sortes de combinaisons à partir de métissages, mais voici que Martelly crée une  nouveau groupe : les  "Roses" reconnaissables à leurs bracelets.

Duvalier J-CL avait  imposé dans le pays les cochons roses importés des USA après avoir exterminé les petits cochons noirs dit créoles. Martelly lui, innove en créant les cochons roses à 2 pattes.

Je suis le premier, clame t-il satisfait comme de coutume, (les psychopathes sont constamment dans l'auto-satisfaction et ne supportent aucune critique) , à avoir créé la Première république rose au monde.

Le plus triste ce n'est pas que Martelly  et sa bande se fassent leur délire psychédélique en rose,- nous sommes habitués aux insanités duvaliéristes, genre catéchisme avec, "je crois en toi Duvalier", etc -  c'est que des gens qu'on imaginait bien sous tout rapports, en arrivent à s'habiller tout de rose, couleur symbolique, ici en Occident, des petites filles et des homosexuels et participent de tout coeur à cette infame mascarade.

Pour revenir à l'Ile à Vaches et au papier de Haïti en Marche, on remarquera que les questions qui auraient permis d'éclairer le lecteur ont été évitées.

A savoir dans le désordre :

- l'intérêt du projet dans le cadre d'une politique de développement du tourisme.

- le rôle de l'Etat dans ce projet.

- le financement du projet

- le retour sur investissement

- les avantages pour la population locale

- la légalité des mesures  de délogement de la population

- la politique d'incitation aux touristes  pour venir se distraire  dans une Ile qui en dehors de l'attrait de devenir un paradisfiscal, n'offre rien de différent de ce que l'on trouve en RD, et dans pratiquement toutes les autres îles de la Caraïbe, lesquelles ont des décennies d'avance dans ce type d'offre touristique.

Si l'on comprend bien, les roses ont abandonné l'idée de faire d'Haïti une destination touristique originale à partir de son histoire et de sa culture; ce qui, il est vrai, demande une vision à long terme, un budget conséquent et  des méninges pour l'élaborer et la mettre en pratique.

Comme je le disais auparavant, les roses qui se sont inventés gouvernants par la grâce  des occupants, n'ont pas de politique planifiée. C'est au petit bonheur la chance- celle de s'enrichir.

Quitte à transformer Haïti, en un espace non-harmonieux, clivé façon apartheid, et idéologiquement façon bordel cubain de Bautista, les roses  dont l'objectif principal en tant qu'héritiers du duvaliérisme est  de s'enrichir-comme disait Bazin en parlant des préoccupations de Duvalier J-Cl : l'argent, l'argent et encore l'argent - changent de cap en fonction de l'offre la plus alléchante.

Celle concernant l'Ile à Vaches semble venir des Canadiens- qui sont déjà dans les mines- et qui voudraient une île tout à eux pour leurs retraités, d'après ce que dit cet internaute mais que ne dit pas l'article gentillet  de Haïti en Marche.

"Le gouvernement de Michel Martelly est en train de livrer au Canadiens ce qu'ils recherchaient tout le temps, et que les menaces de tutelle, les invasions militaires, les denie economiques, les appropriations des diplomes Haitiens, la pollution culturelle dont il ne cessent de se lamenter quand elle leur arrive des Americains: Leur Propre Ile dans la Caraibes Tropicale

.

Ce projet de L'Ile -A-vache n'est autre qu'une concession haïtienne au Canada, insulée/isolée du reste du pays, d'une facon que Jacmel, Port-Salut, et autres espaces ammenagés sur la terre ferme ne pourrait jamais leur offrir: insulation totale, loin des yeux du reste du pays, leur territoire independant en Caraibes, et leurs esclaves personnels representés par les pauvres habitants de cette ile."

Les Haïtiens semblent ne pas comprendre que :

1- Clinton est le deuxième plus gros propriétaire de terres haïtiennes après l'Etat.

2-Les familles de l'oligarchie se sont accaparées de nombreuses terres au cours des 29 ans de duvaliérisme qui ont  forcé à l'exil bon nombre de grands dons, de gros paysans et de petits paysans.

3- La majorité des terres de l'Ile à Vaches sont propriété de l'Etat; donc de l'ensemble de la population.  Le projet en cours tend à la privatiser.  Les roses espèrent  bénéficier de quelques miettes qui leur permettraient de jouer au golf et de se baigner avec les "blancs".

Le parlement haïtien, encore une fois, ne joue pas le rôle de contrôle qui lui est imparti. Il ne sait rien et semble s'en foutre totalement  de ce projet  qui a tout à fait l'allure d'une arnaque - parce que l'opération apparait plus comme un coup de poker,  un coup de bandit légal pour faire passer l'argent de l'Etat dans des bourses individuelles.

On ne peut pas exclure non plus le blanchiment d'argent au cours des travaux.

Quant à la société civile, partis politiques, média et autres, neuroneskloroxés par le néolibéralisme,  ils sont tous satisfaits  et béats face  à cette "Haïti ouverte à la prédation". VOIR A vous de jouer.  

"Peyi-a ap dekole",  ce slogan des roses est  une réalité.

Sauf que ce décollage est celui d'une Haïti vendue par morceaux,  comme les anciens esclaves à la Croix des Bossales,  par le gouvernement  Martelly/ Lamothe aux "blan"

VOIR . Are the Haitian 's elites mostly motivated by greed ? Par L. Sept