Et si on (re)passait à une régie publique de l’eau?

Article sur www.Rue89.com

Le maire de Paris, M. Delanoe a décidé de remunicipaliser l'eau de la capitale. Toutes les enquêtes  montrent que,  que ce soit dans les pays du Nord ou dans ceux du Sud, la privatisation de l'eau a enrichi  les sociétés privées, augmenté les tarifs pour le consommateur sans pour  autant  qu'il y ait une amélioration  tangible des services.
La privatisation de l'eau est une aberration  ordonnée par le trio des institutions du FMI, BM, OMC qui  exigent pour préter de l'argent que les Etats cèdent leurs biens. il ne faut pas voir là autre chose qu'une forme de racket, une délinquance de col blanc.
Les ingénieurs, experts et autres techniciens vous expliqueront qu'il n'est ni difficile, ni couteux de mettre en place un service de dstribution d'eau.
En Haïti, en ce moment et en douce, se prépare une privatisation de l'eau.Compte tenu de la situation de précarité dans laquelle se trouve   la population  ce plan s'annonce comme un vrai crime contre l'humanité dont le gouvernement en place actuellement porterait la responsabilité.
Dans ce blog on a parlé de l'expérience du Cambodge comme un exemple qui pourrait être suivi par Haïti. Pourquoi ne pas envoyer  une équipe d' ingénieurs,  de cadres et de simples employés en mission d'étude  là-bas ?
On rétorquera que il faut de l'argent. Oui dame, mais de l'argent pour mettre en place une structure qui bénéficiera à l'ensemble de la population, on doit en trouver. Par exemple en rognant sur les per diem des ministres.
Il faut absolument que les Haïtiens de la diaspora qui participent à l'économie du pays par leurs transferts d'argent, prennent leurs responsabilités dans la gestion du pays.
Il faudrait créer un comité contre la privatisation  de l'eau et des autres institutions de l'Etat (téléphone, électricité)  animé par différents experts haïtiens dans la diaspora qui pourraient présenter des contrepropositions au gouvernement.
Une société civile ça devrait servir à ça plutôt qu'à fomenter des coups d'Etat et à augmenter abusivement les prix des denrées de première nécessité.
C'est absolument vital de ne pas laisser les "gromanjè" (capitalistes voraces-excusez du pléonasme) gérer l'Etat comme leur propre compte bancaire.
Un article sur Rue89.com Centrafrique, Etat fantôme  aborde cette problématique  :"la République centrafricaine est pire qu’un État failli: elle est quasiment devenue un État fantôme, ayant perdu toute capacité institutionnelle significative". Le rapport accuse les dirigeants du pays d'avoir "privatisé" l'Etat à leur propre bénéfice. q
Une situation simulaire menace Haïti si les Haïtiens de la diaspora ne se mobilisent pas pour faire autre chose que de simplement envoyer de l'argent à leurs familles.Ne pas avoir la double nationalité ne signifie pas qu'on est impuissant. En cette fin d'année dédiée à Jacques Roumain, qui abordait de manière prémonitoire la problématique de l'eau dans son roman "Gouverneurs de la Rosée", nous devons en hommage à ce grand homme, travailler à exaucer son souhait de concorde et d'équité.

Sinon ce pays deviendra la propriété d'une minuscule minorité et le reste de la population, les descendants des révolutionnaires qui ont fait 1804, des sortes de locataires avec des baux précaires.



Pour tout savoir sur la privatisation de l'eau et ses effets négatifs sur les populations, il faut lire le très beau livre de :
Vandana Shiva, physicienne, écologiste, militante. Elle dirige en Inde la "Research Foundation for Science, Technology and Natural Resource Policy. " Son travail actuel porte sur la biodiversité et l'agriculture durable.Elle a été lauréate en 1993, du Prix Nobel alternaif

La Guerre de l'eau
Privatisation, poluution et profit  aux éditions Parangon