Leurs cortèges de 4X4 flambants neufs traversent à toute vitesse les rues, sirènes hurlantes avertissant de l'arrivée des vandales .
"Kwen, kwen, nap vini sou nou."
"Mete nou sou kote, jete nou nap vini sou nou. Rapas yo demare, rapas yo ap dekole. Kwen, kwen."
Les piétons qui n'auraient pas assez vite ramasser leurs corps, les marchandes leurs marchandises, les automobilistes un coin pour se garer reçoivent chocs et parfois même la mort.
Je n'ai jamais vu ailleurs qu'en Haïti - et pourtant j'ai beaucoup voyagé dans les pays du sud - une telle arrogance, un tel mépris des citoyens.
Spectacle macoutique par excellence, de ces chefs - c'est ainsi qu'on les appelle dans ce pays où ils ne se considèrent pas être aux services de la population mais tout bonnement comme des espèces de rois nègres, ubuesques et cruels.
Chaque Ministre, chaque haut fonctionnaire est un "chef de tribu" auquel la population se doit de leur apporter leur tribut, sous forme d'agenouillements et de taxes.
Les étrangers se marrent - et pour peu qu'ils soient racistes - jouissent de ce spectacle qui confirme et renforce leurs préjugés sur les Noirs incapables de se gouverner, jouisseurs, mégalo cruels et foncièrement cons.
La caravane d'idiots sans science ni conscience - médecins, vendeurs d'eau Culligan entre autres - se persuadent que le blan est impressionné par des guignols dont le salaire dépend du blan.
Comme si le blan ne savait pas depuis des siècles (2) qu'il suffit de donner à des demeurés de grosses voitures, de grosses maisons, de grosses nanas, de grosses chaines et bagouses en or pour que celui-ci se prenne pour un chef. Chef de qui, chef de quoi ? Alors que leurs salaires sont payés par le blan.
Le blan a donné volontiers aux Haïtiens son armée, ses macoutes, ses zentellectuels primés et surprimés, ses hauts fonctionnaires corrompus.
Ils chantent cocorico à la visite de la présidente du Chili à l'inculpé fait-président. Ils ignorent que la visite de Mme Bachelet, sous des allures démocratiques et des promesses d'aide, n'a pas d'autre objectif que de sortir son pays de la peste haïtienne. De même que l'ensemble des pays - à l'exception des commandeurs de la plantation : USA, France, Canada.
Le blan les a encouragés, il les a payés pour être méprisables aux yeux de la population et à leurs propres yeux - l'ancienne ambassadrice US Pamela White qui chouchoutait les tèt kale Woz/rakèt, n'a t-elle pas déclaré, une fois qu'elle n'était plus en poste, que les Haïtiens étaient tous des menteurs. Et qu'elle pouvait compter sur les doigts d'une seule main ceux en qui elle pouvait avoir confiance. Et Martelly avec lequel elle était bras-dessus bras-dessous ne semble pas compter dans ses cinq doigts puisque dans le même entretien, elle mettait en doute sa parole : "iI m'a dit (telle chose.).. Mais je ne sais pas s'il faut le croire".
Ce sont ces vandales qui nous comptent des histoires - par la voix de leurs zentellectuels et artistes - de GNB contre Attila, de Moloch Tropical.
Zentellectuels et artistes qui pillent la culture populaire - de même que ceux qui - Ministres, Directeurs généraux et autres hauts fonctionnaires qui vivent grassement sur la misère populaire, s'épanouissent sur le fumier, parlent constamment de latrines, de 2 queues, font dans la pédophilie, le trafic de drogue, le blanchiment d'argent, d'importations de pèpè, de poulets au klorox, pondent des sweat shops, zones franches et autres merveilles.
Quoi ! Vous ne procurez ni éducation, ni soins de santé, ni travail à une population qui se démerde pour survivre, vous les coincez à tous les niveaux pour les empêcher de respirer et vous avez l'audace de les traiter de barbares
J'ai dit et je redis que ceux qui sont complices de par leur silence de la déshumanisation de la population haïtienne - et qui militent comme Ogé jadis - il a mal fini - pour avoir les mêmes droits que le colon d'opprimer la population esclave dont ils traitent aujourd'hui - eux les parfaits soumis - de barbares sont eux les véritables barbares.
Il n'y a nul excès dans mes propos. Il suffit pour n'importe qui - même de droite ou d'extrême- droite - qui séjourne en Haïti pour faire le même constat.
De quoi se faire un nombre incroyable d'ennemis - et prêts à tout - dans cette petite caste de parasites. Je dis parasites non pas parce qu'ils ne produiraient pas , non pas parce que leurs productions se nourrissent de la culture populaire, mais parce qu'au lieu de rendre hommage à ces gens sans lesquels il ne seraient Rien, ils les méprisent et s'acoquinent à ceux qui les maltraitent.
C'est tout cet ensemble d'éléments qui produit des Duvalier, un Martelly, un Lamothe, un Jovenel Moise, un Guy Lafontant qui pèpère, toutes sirènes hurlantes, traversent le paysage haïtien avec leur politique mortifère carnavalesque, leur incompétence, leur amoralisme, provoquant sur leur passage assassinats, exils, émigrations, délinquances, insécurité et misère.
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