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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Le dictateur argentin Jorge Rafael Videla était un illuminé et un pervers

Publié par Paranagua sur 31 Mai 2016, 12:03pm

Catégories : #NUESTRA AMERICA 2008

Je vous invite à lire ces 2 commentaires sur la dictature  de Videla en Argentine, qui offrent une autre manière de lire l'histoire que celle présentée par Paranagua, l'auteur de l'article.

1-

"Toujours aussi étrange, ce monsieur Paranagua… Dire que « Le dictateur argentin Jorge Rafael Videla était un illuminé et un pervers » (au fait d’où tient il l’info, il y a eu expertise psychiatrique ?) est une manière commode de passer sous silence la complicité de toute une partie de la bourgeoisie argentine de l’époque, qui approuvait sans réserve la « guerre contre la subversion ». C’est éviter de mentionner qu’une partie de la magistrature a appuyé cet illuminé pervers jusqu’à aujourd’hui (les jeunes juristes rentrés dans la magistrature entre 1975 et 1982 ont 50-65 ans aujourd’hui, et occupent les postes les plus importants). C’est dire que la dictature et ses horreurs sont dues à la folie d’un homme alors que c’est tout un système, une pensée, des institutions qui sont en cause. Videla n’était pas plus fou que Pétain, que Tatcher, que Mc Carthy, que Pol Pot, que Pinochet… Il ne faut pas oublier non plus qu’il n’a été que l’un des dirigeants de la junte, le plus connu, il y a eu aussi Massera, Agosti, Viola, Lambruschini, Graffigna, Galtieri… Tous illuminés et pervers ? Le système suivait une idéologie politique et économique précise, soutenue par toute une partie de la société. M. Paranagua, votre titre minimise l’importance humaine de ce qui s’est passé en Argentine. Ce faisant, vous attentez à la mémoire des victimes, qui sont celles d’un système et non d’un fou."

2-

« Autant de gens que nécessaire doivent mourir pour que l’Argentine redevienne un pays sûr. » Général Videla, 1975
« Nous devons nous attendre à une bonne dose de répression en Argentine, probablement beaucoup de sang versé. » William Rogers (Département d’Etat américain) à Henry Kissinger, le 26 mars 1976 (deux jours après le coup d’état).
Réponse de Kissinger : « Quelles que soient nos chances dans cette affaire, le nouveau régime aura besoin de quelque encouragement de notre part. Parce que je veux les encourager activement. Je ne veux pas donner l’idée qu’il existe envers eux le moindre ressentiment ou une quelconque volonté de harcèlement de la part des Etats-Unis.»
Un mois plus tard, la junte de Videla se voit accorder 50 millions de dollars d’aide militaire par le Congrès américain.
« Ecoutez, notre disposition de base est que nous souhaitons que vous réussissiez. Ce que l’opinion publique américaine n’arrive pas à accepter est le fait que vous êtes en guerre civile. Nous américains, nous sommes sensibles au problème des droits de l’homme, mais nous passons généralement sur le contexte. » Henry Kissinger, le 7 octobre 1976 à l’Amiral Guzzetti (ministre des Affaires Etrangères argentin).
Henry Kissinger, qui considérait le dictateur Videla comme « un hôte formidable », soutint cet « ami personnel » jusqu’au bout et bien après la chute de la junte militaire.
Lisez Hitch-22: A Memoir, de Christopher Hitchens, pour ses anecdotes sur la froideur sidérante d’un régime atroce aux méthodes strictement planifiées.

Le cas de Videla ne peut se réduire à la perversité d’un personnage historique banal partageant une intimité sordide avec le mal. Il n’était pas seul, loin s’en faut. Il y eut aussi des intellectuels argentins que la dictature ne poussa pas spontanément à la résistance et au dégoût, alors même que des gens comme l’écrivain Haroldo Conti furent sacrifiés au régime de la traque et de l’enlèvement de personnes. Des portés disparus, Videla disait : « Ils ne sont pas vivants, ils ne sont pas morts, ils sont disparus. »
Entre les gens qui avaient souhaité l’arrivée des militaires au pouvoir et ceux qui s’en accomodèrent, il y eut Jorge Luis Borges qui se laissa même aller à évoquer une « purification de la société par la guerre » lors de divers déjeuners avec Videla suivis de conférences de presse en 1976, où il était accompagnés d’autres grandes figures des lettres argentines (Ernesto Sábato, Horacio Ratti, président de la Société des Gens de Lettres…). Beaucoup nièrent ou minimisèrent cette réalité une fois Videla déchu, mais l’histoire est faite, et c’est la même pour tous: les bourreaux, les victimes et tous les épiphénomènes interlopes de ce modèle exemplaire de Guerre Sale.
Source:http://periodicoelvirrey.com.ar/index.php?option=com_content&view=article&id=78:videla-borges-sabato&catid=4:poderes&Itemid=4

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