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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Le devoir néocolonial et le non-devoir devoir de maison du président François Hollande - Par Michel Degraff

Publié par Michel Degraff sur 25 Mai 2015, 11:44am

Catégories : #AYITI ACTUALITES

Le devoir néocolonial et le non-devoir devoir de maison du président François Hollande - Par Michel Degraff

Excellent texte de M. Degraff.

Comme je le disais ici si le président français veut sincèrement aider l'éducation en Haïti, qu'il finance des traductions de manuels soclaires français en créole.

Ca aura l'avantage de donner du travail à ces zentellectuels qui, ainsi, n'auront pas l'idée de promouvoir des coups 'Etat pour "rebattre les cartes"  et s'assurer ainsi un petit dégi.

C'est totalement stupide 200 ans après l'indépendance, qu'une population soit dans l'obligation de renier sa langue maternelle.

Le Français est une langue comme toutes les autres. De même que le Créole, elle est belle quand on en maîtrise les subtilités. C'est-à-dire quand on connaît la culture à partir de laquelle elle se crée, se nourrit et évolue.

Le Français parlé en Haïti est une langue figée parce que sans interactions avec la vie des gens . A l'inverse le Créole est vivant, évolue, s'enrichit et se complexifie dans sa relation avec le temps passé et présent.

Ce qui explique pourquoi le français est en Haïti une langue presque exclusivement écrite- comme l'était le latin-  un domaine réservé des scribes.

 

M. Hollande sait que le passage du latin au français a été une révolution qui aura ouvert la porte  à l'éducation pour tous en France.

Il sait parfaitement que c'est grâce à ce changement que la France a pu se développer économiquement et comme aujourd'hui, via la francophonie, étendre son influence.

De plus- à l'inverse de l'Hexagone dans lequel foisonnait de multiples langues maternelles : breton, alsacien, provençal, basque où l'Etat a dû imposer le Français comme langue nationale, Haïti n'a pas ce problème, car s'il existe des variantes de créole, comme les micro climats, ces variantes  font partie d'un ensemble historique et culturel partagé.

Il n'y a pas non plus en Haïti comme en Afrique la question de langues maternelles multiples dans un même pays- qui a été l'une des raisons invoquées pour utiliser l'anglais et le français comme langue apprise et partagée par tous. dans le but de cimenter et d'unifier ces nouvelles nations.

Depuis que j'ai ouvert ce blog, je lis des débats stériles de "save" qui font la promotion du français et insistent pour refuser au créole un statut de langue à part entière.

Ces" save" veulent nous faire croire que 10 millions d'Haïtiens s'expriment dans une non-langue. Leurs argument seraient :

1) Que la le créole est parlé par trop peu de gens.

Tiens donc. L'Islande a 320 000 habitants qui parlent, étudient en islandais.

La Finlande a  5 268 799 habitants qui parlent, étudient en finlandais.

La Suède a  9 723 80. qui parlent, étudient en suédois.

Haïti a 10 millions d'habitants.
Il est où le problème ?

 

2) Que cette non-langue est fabriquée essentiellement à partir du vocabulaire français.

Et le Français ? Se sont-ils déjà penchés sur l'étymologie des mots ?

D'ailleurs le mot étymologie vient directement du grec, Et si on devait suivre la logique tèt an ba des aficionados du français, il ne serait pas français.

La majorité des personnes qui s'expriment sur cette question et défendent l'éducation en français ne connaissent strictement rien au processus de formation d'une langue.

Bref, l'ensemble de leurs arguments ne sont que des foutaises émises par des gens cramponnés à leur conservatisme et à cette forme d'aliénation qui tue toute forme de créativité - non approuvée par le blan- au détriment des intérêts de la majorité de la population.

Dans la tête de ces gens-là, en 2015, le français comme du temps de l'esclavage demeure une langue supérieure et le créole à l'inverse un "vernaculaire" inférieur.

Quelle sottise !

 

Manigat, le nouveau ministre de l'Education nationale déclare qu'il ya trop de gaspillage dans l'Education nationale et patati et patata. Il veut réformer. Ses réformes n'iront nulle part. C'est du pipeau. Du bla, bla, bla. De la langue de bois. Des redites.

Vous avez déjà vu, un arbre sans racines ?

Si le  Ministre était honnête, cohérent et courageux, s'il ne s'habillait pas en rose, il dirait :

"Vous savez les gars, cette affaire d'éducation en français c'est un vrai casse-tête qui bloque, freine l'émancipation de la population. Nous devrions imiter la France et comme elle a abandonné à un moment de son parcours le latin, laisser tomber le français. L'argent que vous autres de la disapora envoyez, ne sert à rien, si ce n'est à enrichir des directeurs d'école et autres intermédiaires. Nous sommes installés dans un truc de schizophrène, qui comme toute maladie mentale ne peut  produire que de la souffrance, de la frustration et des échecs. Arrêtons de produire du pathologique et tournons cette page."

Parce que le gaspillage vient de l'inadéquation entre l'offre d'éducation en français et la réalité de la créolophonie.

T'auras beau replâtrer, mettre un coup de peinture rose pour travestir la réalité. Ce qui se fait depuis des lustres. Cette réalité restera ce qu'elle est.

A moins de génocider la population et de la remplacer par une autre venue de la sphère francophone.

Pourquoi pas ?

Les Indiens ont bien été remplacés par des Africains et leurs langues ont disparu.

Duvalier François, le père des macoutes, n'utilisait que le français pour s'adresser aux Haïtiens qui n'y comprenaient que dalle à ses discours abscons.

Pratique, non ?

Et ça continue, encore et encore... C'est toujours le même film qui passe...

 

J'en profite pour vous faire écouter la chanson de Cabrel dont la seule correspondance avec notre sujet est la rupture amoureuse.

L'intelligentsia haïtienne devant faire le deuil du français auquel elle a voué un amour fou.

Voici un coup d'Etat, une "révolution" qui serait plus digne que ses alliances avec des mercenaires pour déstabiliser un gouvernement démocratiquement élu.

 

 

 

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