Lors de la visite de Nicolas Sarkozy qui a suivi le tremblement de terre de 2010, l’historien haïtien Jean Saint-Vil exigeait le remboursement par la France de 40 milliards de dollars (27,8 milliards d’euros en 2010), correspondant, selon lui, à la valeur actuelle de l’indemnité de 150 millions de francs obtenue de Haïti sous la menace, par la France de Charles X en 1825, comme compensation des pertes subies par les colons, après l’indépendance de l’île en 1804. En 2003, le gouvernement de Jean-Bertrand Aristide, président de Haïti, avait réclamé 17 milliards de dollars de compensation.
Nous laisserons, ici, de côté la question – essentielle – du sens qu’auraient des réparations financières des crimes de l’esclavage d’un point de vue philosophique ou juridique, pour examiner cette demande financière, et notamment son montant.
L’utilisation de l’indemnisation
Dans le calcul de 1825, seul le tiers de l’indemnité correspondait à la valeur des esclaves, de sorte que la réduction de l’indemnité à 90 millions par Louis-Philippe en 1838 en faisait le prix de la seule expropriation du capital foncier et immobilier des colons. C’est, donc, dans une certaine mesure, une compensation au titre de la colonisation qui est aujourd’hui réclamée, plus que de l’esclavage...
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