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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Politiques-publiques. Marie-Jeanne : "nous surnageons dans un univers à l’envers"

Publié par siel sur 11 Novembre 2011, 10:53am

Catégories : #INTERNATIONAL

Publié le 09/11/2011

Intervention du Député Alfred Marie-Jeanne à l’Assemblée Nationale lors des débats sur la loi des finances pour 2012, le mardi 8 novembre 2011.

M. Alfred Marie-Jeanne. Monsieur le président, madame la ministre, collègues de l’Assemblée, quelles que soient nos convictions politiques respectives, on ne peut nier que ce sont les marchés financiers et les agences de notation, qui, de concert, tiennent en haleine les politiques et ligotent les États pourtant dépositaires et gardiens de la souveraineté de leur peuple.


De renoncement en démission, de soumission en reddition, la réalité a dépassé la fiction au point qu’actuellement, nous surnageons dans un univers à l’envers. Et nous ne sommes pas au bout de nos peines au regard des nouvelles mesures de rigueur prises par le Gouvernement mis à genoux et obligé de boire le calice jusqu’à la lie pour conserver la fameuse note triple A.


Je ne suis ni hors sujet, ni dans l’outrance, ni dans la démesure. Je suis au centre d’un constat et au coeur d’un drame pathétique…qui ne peut laisser personne indifférent. Il a suffi d’une simple annonce d’un référendum hypothétique en Grèce pour déclencher panique, courroux, et injonctions menaçantes de toutes sortes.

Solidarité oblige, nous dit-on. Mais solidarité avec qui lorsque l’on constate que la charge de l’effort est très inégalement répartie ? Elle bossue injustement les plus humbles, exempte impunément les responsables du désastre et ménage les plus nantis. Comme le disait de façon provocatrice Bertolt Brecht : « Le peuple a […] perdu la confiance du gouvernement. […] Il faut dissoudre le peuple. »


Dans ces cas d’espèce, le peuple est le premier concerné puisque c’est lui qui porte et supporte l’austérité qui lui est massivement imposée. Pourtant, il est le seul à ne pas être consulté sur un sujet aussi brûlant, qui rogne ses revenus de façon grandissante, précarisant d’autant sa vie au quotidien. Certes, des questions d’urgence doivent être réglées, mais, surtout, les questions de fond ne doivent pas être escamotées, car, au train où cela va, il n’est aucune garantie de solution viable dans un proche ou lointain avenir.


C’est la nébuleuse la plus totale.

En effet, peut-on se permettre de faire l’impasse sur les dysfonctionnements mortifères de ce monde d’aujourd’hui ? La démocratie serait-elle devenue à ce point un danger public pour les spéculateurs invétérés ?

Pour éviter la tentation totalitaire et remédier aux défauts de la démocratie, il faut au contraire davantage de démocratie. Solidarité oblige, nous dit-on. En quinze ans, les plus grosses fortunes françaises ont bondi six fois plus vite que les richesses du pays. Ce sont les Usain Bolt de cette course effrénée.


Malgré la crise impitoyable et inhumaine et les appels pressants à la modération, les PDG des banques françaises ont passé outre. Leurs rémunérations ont été augmentées de 45 % en un an.

Et l’on va de révélation en révélation. C’est ainsi que le journal bien nommé Les Échos nous apprend que 400 sociétés européennes cotées ont retrouvé le niveau de leurs marges de profit d’avant la crise. Elles possèdent « un coussin de sécurité » de 3 000 milliards d’euros, et ce matelas financier est placé en grande partie dans les paradis fiscaux pour échapper à l’impôt. Ce montant représente pratiquement dix fois le budget de la France. Pour ces super-gagnants, l’argent coule à jet continu.


En face, qui paie concrètement les conséquences de cette situation krabik ? Hélas, comme en tout temps, ce sont les petits qui ont pâti. Et avec l’amenuisement des dépenses publiques, bouée de secours et de recours, c’est la paupérisation qui s’étale, c’est la clochardisation qui s’installe, c’est la drogue qui met en perdition, c’est la violence qui gangrène. Solidarité oblige, nous dit-on ? À ce qu’il paraît, citer des chiffres horripile, agace et indispose. Entendons-nous bien : les chiffres que j’avancerai ne sont pas traficotés ; ils peuvent offusquer, mais ne cherchent nullement à offenser. Ils sont tirés d’institutions officielles – IEDOM, INSEE, rapports des inspections générales, revues spécialisées – dont c’est le métier. Ces différentes instances d’information sont réputées indépendantes, neutres et objectives.

 

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