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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


L'autjournal.L’ÎLE D’HISPANIOLA : QUELLES SONT LES PERSPECTIVES POUR LA GAUCHE

Publié par siel sur 30 Août 2013, 14:50pm

Catégories : #AYITI ACTUALITES

19 août 2013
Jeb Sprague

Jeb Sprague est doctorant en Sociologie à l’Université de Californie, Santa Barbara et est auteur de Paramilitarism and the Assault on Democracy in Haiti (Monthly Review Press, 2012). Son site universitaire :https://sites.google.com/site/jebsprague/

Le dysfonctionnement politique sur l’île d’Hispaniola (République Dominicaine et Haïti) est rampant. Ce territoire, dans ses aspects sociopolitiques et économiques,  se trouve embourbé dans les réseaux clientélistes, dans des scandales de corruption (c’est le cas de la République Dominicaine) et dans des manipulations électorales (comme en Haïti).

Malgré le fait que de nombreux liens interconnectent historiquement les populations haïtiennes et dominicaines, des divisions persistent. Ces divisions sont alors utilisées pour contrôler des secteurs et intérêts nationaux et transnationaux, augmentant de fait l’exploitation des personnes et des richesses naturelles.

Les récentes tensions binationales, à partir de la crise de l’exportation avicole depuis la République Dominicaine, sont marquées par des tendances très racistes et xénophobes envers la classe populaire haïtienne dans la société dominicaine. Ce qui entraine une haine de l’un contre l’autre, haine amplifiée par des frontières nationales arbitraires, un mythe raciste et des rivalités historiques dans une île plus petite que l’État nord-américain du Maine.

Quelles sont les perspectives pour la gauche et les mouvements populaires sur l’île d’Hispaniola dans de telles conditions ?

Avec le récent succès de beaucoup de mouvements sociaux de gauche et de gouvernements progressistes dans la région, quel est le potentiel  pour la formation de tels projets politiques en Haïti et en République Dominicaine ?


Républica Dominicana


Au milieu de l’année 2012, la presse indiquait la formation, par des groupes de gauche en République Dominicaine, d’une coalition électorale avant les récentes élections dans le pays. Cette initiative a échouée. Cependant ces groupes de gauche continuent d’exister. Mais surtout les mouvements sociaux non électoralistes ont l’opportunité de relancer ce processus et de le mettre en avant, formant une coalition qui ne soit pas seulement limitée à une politique électoraliste.

Ceci pourrait exclure des groupes tels que Alianza Pais, l’alliance pour la démocratie de Max Puig, el Frente Amplio, Dominicanos por el Cambio, les communistes agglutinés dans Fuerza de la Revolución et les nombreux mouvements de base, le secteur syndicaliste qui n’a pas été coopté, les groupes universitaires et les groupes de la gauche non-électoraliste (qui réclame un assemblée constituante depuis ces dernières années).

Le plus important est qu’une vraie coalition de gauche inclue la communauté d’immigrés haïtiens. Une coalition de la classe populaire de gauche pourrait permettre la mobilisation des exclus et pourrait aussi être supportée par une partie de la classe moyenne et par la diaspora.

Reste à voir si ces groupes (ou tout au moins une partie) peuvent former une coalition durable malgré la persistance des divisions. Nombreux de ces groupes diffèrent dans leur agenda sur Haïti et quelques-uns parmi cette gauche dominicaine ont échoué à dénoncer le coup d’état de 2004 en Haïti.

Le Partido Revolucionario Dominicano (PRD), principale force politique conservatrice et traditionnelle, a peint dans sa dernière campagne politique des slogans sur des pilonnes électriques dans tout le pays : « Papa est arrivé » (Papa étant le nom donné au perpétuel candidat et ancien président du PRD, Hipólito Mejía). 

Le PRD et son adversaire le plus conservateur le PLD (qui a brigué la dernière présidence) semblent détenir le monopole du processus politique, bien moins assuré cependant qu’entre Démocrates et Républicains aux Etats-Unis.

Il existe de nombreuses fissures dans les organisations politiques dominicaines dont la corruption grandissante est bien connue (tout comme les autres petits partis qui les suivent). Le dernier gouvernement du PRD (2000-2004) dirigé par Hipólito Mejía a été à ce point frauduleux et moribond qu’il a permis durant des années aux paramilitaires haïtiens de droite de lancer des raids très violents à Haïti contre les membres du gouvernement de Lavalas au pouvoir à ce moment-là. L’administration de Hipólito Mejía a même pris parti à l’occupation illégale de l’Irak par les Etats-Unis, comme faisant partie de cette histoire absurde, obligeant des soldats de différents pays latino-américains à être sous le contrôle et l’obéissance de l’Espagne, nous rappelant ainsi le temps des colonies. 

Aujourd’hui, le PRD est dans la lutte insatiable pour le contrôle du pouvoir. Des altercations, des violences verbales et physiques surviennent entre les différentes fractions du parti, entrainant des blessés et des dégâts matériels.

La source de ce conflit serait personnelle puisqu’elle serait le résultat d’un affrontement entre l’entrepreneur Miguel Vargas Maldonado et la sempiternelle figure politique de Mejía.

Le combat est pour le pouvoir plutôt que pour des raisons idéologiques ou des préoccupations de bien-être de la population dont le taux de pauvreté très important est de 44% , d’extrême pauvreté de 26%, avec un taux de 63% de travailleurs dans le secteur informel et 17% de chômage.

Pendant ce temps le PLD (Partido de Liberación Dominicana), qui jouit d’une situation financière confortable et qui a une meilleure unité en son sein que le PRD, a été sali par des scandales de corruption, dont certains sont actuellement en jugement.

La direction du PLD, la Commission Politique, est accusée d’être un groupe mafieux dont le président Leonel Fernandez, demeure le chef de tous les chefs du PLD, el « Capo di tuttu cappi ».

Durant les deux périodes présidentielles de Leonel Fernandez (2004-2012), le PLD a soutenu et impulsé des politiques de droite, ultra conservatrices, comme l’interdiction de l’avortement, l’approfondissement  de la discrimination envers les Haïtiens, l’alignement des politiques sur les besoins des entreprises transnationales etc.

La troisième force politique du pays, le vieux parti Balaguériste quasiment fasciste, le Partido Reformista Social Cristiano (PRSC), continue à servir les intérêts et les actions allant à l’encontre du « bien être de la nation », se vendant au plus offrant.

Dans ce contexte, une coalition triomphante et énergique de gauche et des secteurs anti-corruption, dispose d’un espace pour s’émanciper et pourrait même gagner les élections de 2016, si elle arrive à attirer des centaines de milliers de sympathisants et de militants des principales organisations politiques caractérisées par leurs dirigeants corrompus qui offrent les richesses nationales aux entreprises transnationales.

La meilleure captation pourrait venir du PRD, où un pourcentage élevé de ses membres honore encore la mémoire et l’inspiration de leaders comme José Francisco Peña Gómez, mort en 1998. Ce dernier s’était prononcé contre le coup d’état en Haïti en 1991, appuyant le Nicaragua Sandiniste des années 80 et toutes les nobles causes de la région. Reste à savoir si la gauche dominicaine pourra s’unifier.


Repiblik Ayiti


Par contraste, en Haïti, la gauche et les forces populaires ont été historiquement plus fortes qu’en République Dominicaine bien qu’elles soient dans un contexte différent.

Le mouvement Lavalas a une longue histoire d’agglutinement aux mouvements populaires et aux organisations de base, mais il a manqué d’infrastructures nécessaires pour s’imposer et a souffert d’attaques répétées de la droite alors qu’il était en pleine difficulté.

Fanmi Lavalas (FL) est le parti politique formel, celui qui a émergé du mouvement pro-démocratique de Lavalas. Sa force populaire a provoqué la déstabilisation de l’élite politico-économique qui a postérieurement contre-attaqué avec le coup d’état de 2004, commandité par les Etats-Unis. Coup d’état qui a installé la dictature de Latortue qui a engendré une vague de répression entre 2004 et 2006.

Après 2004, le parti FL n’a pas pu participer au processus électoral bien qu’il se soit maintenu comme mouvement politique avec un appui populaire important, comme il a été démontré à plusieurs reprises.

Récemment et à partir du tremblement de terre de 2010, ce pays a vu la réactivation de la droite néo-duvaliériste, symbolisé par le gouvernement de Michel Martelly, qui a accédé au pouvoir à la suite d’élections très controversées avec un faible taux de participation. Le gouvernement de Martelly est considéré comme très corrompu.
Aujourd’hui, après les désastres naturels, désastres créés par l’homme et la formation d’un système incontrôlable d’ONG dans tout le pays, la souveraineté d’Haïti a été ébranlée. Les troupes de l'ONU ont également maintenu garnisons à travers le pays depuis la mi-2004.

Il existe cependant plusieurs opportunités pour le mouvement populaire Lavalas de se remettre en marche, grâce par exemple à l’assistance qu’il reçoit d’activistes expérimentés, l’émergence de nouveaux groupes de formation de gauche, soutenus par des bases populaires, comme les Koodinasyon Dessalines, et les groupes communautaires qui ont toujours été l'épine dorsale de la lutte.

Des étapes importantes ont été franchies avec par exemple l’Université de la Fondation Aristide et son école médicale, ou la re-création de la Radyo Timoun de Lavalas.
Quelques autres groupes politiques, avec des bases dans la classe moyenne du pays ou à l’université, mais pas toujours en bons termes avec la base Lavalas, pourraient être capables de rejoindre, malgré des difficultés importantes, une alliance anti-macoute. Une partie des petits groupes d’intelligentsia, se disant de gauche, a parfois été complice du coup d’état de 2004 et de ses suites sanglantes.

A Haïti, si des élections libres et justes sont organisées, Lavalas et ses alliés pourraient arriver à une victoire électorale. L’enjeu serait que cette possibilité réelle puisse se percevoir et se refléter dans l’organisation des bases avec une participation soutenue depuis le bas, tout en empêchant les manipulations de quelques groupes illégitimes du pouvoir. Le risque de bureaucratisation et de diverses intrigues et déstabilisation sera toujours présent.


Un projet local, au sein de l’île, régional et transnational.


Dans les deux pays, la formation de coalitions entraine de nombreuses difficultés, depuis des luttes féroces jusqu’à l’exploitation par des secteurs opportunistes et la déstabilisation d’une partie de la droite et des puissances étrangères. 

Avec l’importance de l’économie informelle, le chômage systémique (la population lutte pour sa survie) et l’apathie que génère la culture consumériste-individualiste impulsée et soutenue pour maintenir la dépolitisation de la population, les difficultés sont de taille.

Défier de telles conditions est bien sûr une tâche qui comporte de grandes exigences. L’île est de plus située dans les latitudes de la frontière impériale, une région qui a connu tant d’interventions étatsuniennes. 

Aussi une partie des élites a des groupes paramilitaires à disposition, une menace qui se rajoute à l’impunité régnante et qui pourrait sceller leurs liens avec le narcotrafic. 

En même temps, les forces de sécurité sur l’Hispaniola, comme dans d’autres parties de la région, sont lourdement pénétrées par des agences étatsuniennes comme la DEA ou la CIA qui font parties d’un nouveau concept hégémonique, le « soft power », se substituant aux interventions militaires et les coups d’états antérieurs.
C’est la raison pour laquelle les difficultés et les enjeux auxquels doivent faire face les mouvements sociaux et la gauche sont nombreux.

S’ajoutent d’autres obstacles qui vont à l’encontre de la création d’une grande coalition des forces politiques émergentes, la tendance au bourgeonnement de nombreux petits partis politiques et groupes sur la scène nationale, qui sont des proies faciles pour les réseaux de parrainage créole et le traditionnel et usé « caudillismo ». Ce qui non seulement neutralise le potentiel de libération de la gauche mais aussi fait que beaucoup perdent leurs intérêt et motivations, particulièrement chez les jeunes.

Sur le plan socio-culturel le sujet est plus profond. La possibilité de surmonter l’incroyable xénophobie et le racisme envers les Haïtiens existant en République Dominicaine est vitale. 

Lors des évènements de 1965, connus comme « la révolution de 65 », quand les réflexes conditionnées anti-haïtiens ont été écartées et qu’une lutte main dans la main pour un projet à l’échelle de l’île entière a été créé, la gauche dominicaine a fleuri, bien qu’affaiblie par le militarisme étatsunien de la guerre froide, avec l’appui inconditionnel des conservateurs locaux.

 Il convient de rappeler la participation des combattants haïtiens aux côtés des constitutionalistes dominicains qui ont fait face à l’invasion des Etats Unis en 1965, beaucoup d’entre eux ont donné leur vie pour la terre mère Quisqueyana (ce terme était utilisé à l’époque préhispanique par les populations locales pour décrire l’île). Rappelant le passé et honorant le travail des communautés de migrants, les luttes pour les droits des immigrés devraient être à la tête des revendications de la gauche. 

Les luttes pour les droits des immigrés est un succès médiatique en République Dominicaine, avec le Grupo Sacerdotal Don Hélder Cámara, émanant de la théologie de la libération.

En résumé, ces idées ne doivent pas seulement s’entendre comme un rêve lointain, en relation aux luttes quotidiennes. Les classes populaires doivent être ambitieuses. Il est nécessaire de s’arrêter, de regarder l’horizon, pas seulement sur l’Hispaniola, mais aussi autour du monde. Nous vivons dans des conditions aptes pour les changements sociaux. La droite n’a pas de réponse à la profonde crise écologique et sociale engendrée par la globalisation capitaliste. Dans ces conditions déplorables, la droite locale peut seulement diviser le peuple pour mieux régner et exploiter les multiples faiblesses actuelles (ou ses restes historiques), pour ainsi se maintenir au pouvoir et bien sûr faire appel à leurs puissants alliés.

L’unité de la gauche doit avoir lieu sur l’Hispaniola, si l’on souhaite voir un changement substantif des inégalités socioéconomiques, politico-culturelles et de toute la structure corrompue qui contrôle l’île, tout ceci en construisant de fortes alliances locales et transnationales coordonnées par le bas. A court terme,  un changement au sein de la gauche est nécessaire, avec plusieurs étapes intermédiaires. Il semblerait plus plausible que ce changement ait lieu d’abord à Haïti, compte tenu du désaccord grandissant entre les groupes au pouvoir –entre les macoute et le secteur bourgeois-libéral. 

Poursuivre la mobilisation et de l'organisation, et, parfois, compromis, devront être réalisés pour les classes populaires sur l'île d'Hispaniola pour améliorer leurs conditions.

Pour arrêter le droit de pouvoir récupérer, ils auront besoin d'un projet politique concertée et cohérente au niveau local et avec de forts liens de solidarité à travers l'île, et des liens élargis avec les nouveaux projets régionaux.

*Les « tonton macoutes » étaient les forces paramilitaires de la longue dictature de Duvalier et par extension le mot « macoute » est souvent utilisé pour décrire les factions de droite qui supportaient ce régime, et ceux qui promeuvent cette politique.
SOURCES : link

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S
<br /> Merci siel. Vous avez raison, il nous faudrait un sociologue pour délimiter la vision et les attaentes de la population.<br /> <br /> <br /> Quant à la RD, on ne compare pas la gouvernance de ce pays avec celle d'Haïti et ce, malgré la corruption généralisée. Le taux de croissance en témoigne. La RD est très interressée par les<br /> projets d'intégration latino-américains, je m'étonne aussi de l'engouement du gouvernement haïtien três à droite, néo-duvaliériste, pour le projet bolivarien, Martelly affirmait que tous ses<br /> projets de développement se feront dans la ligne établie par Hugo Chavez, bref le tandem Martelly-Lamothe me donne l'impression de jouer sincêrement le jeu de la coopération régionale. Vous êtes<br /> un peu sévère de les décrire ridicules parce qu'ils avaient endossé la chemise rouge de la Révolution Bolivarienne, je préfère ça que le gros bleu de la milice ou de voir la premier ministre<br /> enlassant l'ambassadrice US. Bonne semaine.<br />
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S
<br /> <br /> Tout simplement qui pensent-ils tromper en se montrant en chemises rouges aux obsèues de Chavez ?<br /> <br /> <br /> Le peuple haïtien ?<br /> <br /> <br /> La population venezuélienne ?<br /> <br /> <br /> uant aux chefs d'Etat présents à la cérémonie, la pulupart d'entre eux appartenant à la gauche, est-ce que vous pensez une seconde qu'ils sont assez niais piur ne pas être informés des amitiés de<br /> Martelly et de ses positions pro-duvaliériste ?<br /> <br /> <br /> Pouruoi croyez-vous qu'aucun de ces présidents ne l'aient invité chez eux ?<br /> <br /> <br /> Au Panama, au Chili, au Surinam, oui.<br /> <br /> <br /> Chavez et Castro  ont été l'exception pour des raisons qu'on connait de géopolitique face aux USA.<br /> <br /> <br /> Et pour des raisons sentimentales: Bolivar et compagnie.<br /> <br /> <br /> D'ailleurs, le tandem Martelly:lamothe étaient d'ailleurs les seuls dignitaires étrangers à  se costumer de rouge et à adopter des postures théatrales devant les caméras.<br /> <br /> <br /> Par ailleurs, à la place de ces chefs d'Etat, je me garderais bien de me laisser approcher de trop prêt; il représente le maillon faible des pays bénéficiaires des accords petrocarive.<br /> <br /> <br /> Connaissant son passé  facho et la manière dont il s'en est sorti de son histoire de crack en donnant au patron ses camarades de travail et d'addiction, à leur place, je me méfierais. Parce<br /> que mouchard un jour, mouchard tojours.<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Rassurez-vous vous n'étes pas trop longue, c'est toujours un plaisir de vous lire. Cependant, si Martelly n'a pas été élu régulièrement, qui serait donc le président élu d'Haïti ? Je peux aussi<br /> vous assurer que les manifestants en colère qui protestaient contre une éventuelle confiscation des élections étaient bien des habitants des ravines tout près de chez moi. Je mets<br /> toutes ces attitudes sur le compte de l'inconscience politique, la population est plus attachée à un homme providentiel qu'à un parti et son appareil, son programme électoral...Les gens restent<br /> attachés aux slogans, Aristide l'avait bien compris, Martelly aussi. Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne savent pas ce qu'ils veulent mais ils ne trouvent pas l'accueil adéquat dans les<br /> structures politiques, les appareils.<br /> <br /> <br /> A propos de la RD, les partis de gauche pervertis tels que le PLD et le PRD passés au libéralisme ne font pas pire que la PS au pouvoir en France en matière d'idéologie et de ligne politique.<br />
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S
<br /> <br /> Merci de votre patience.<br /> <br /> <br /> Cependant, si les habitants des ravines près de chez vous croient en l'homme providentiel, encore une fois le score fait par Martelly ne semble pas vous donner raison uand il s'agit de l'ensemble<br /> de la population.<br /> <br /> <br /> JEn dehors de sondages fables, chacun peut  à partir de son entourage tirer des conclusions. Je pourrais, de mon côté, vous dire que les habitants du monde en dehors, où moi, je me trouvais,<br /> n'ont pas manifesté  ce réflexe d'engouement pour l'homme miracle. je pourrais même ajouter que ces paysans comprenaient très bien les enjeux des élections et qu'ils avaient pour les plus<br /> âgés une mémoire très vive de ce u'avait été le duvaliérisme et des échecs entre 1986 et é004 pour en sortir;<br /> <br /> <br /> il faut dire qu'à la campagne, les tenants du staatu quo : paysans aisés, grands don et intermédiaires de la justice et de la police sont restés peu ou prou mes mêmes , reconvertis en 1986 en<br /> Lavals, Kid, OPL, Kid, Konakom etc.<br /> <br /> <br /> Je déplore bien évidemment u'aucun sociologue haïtien ne se soit jamais intéressé à découvrir comment ce segement majoritaire de la population pense et envisage son avenir.<br /> <br /> <br /> Enfin pour la RD,  je vous renvoie à l'article de Mme Myrtha Gilbert , publié sur le blog qui montre certaines différences qualitatives  et d'importance sur la manière dont les tarifs<br /> douaniers ont contourné ceux imposés par l'OMC afin de préserver un segment de la production nationale. Mesures propices à la fois à la bourgeoisie nationale et aux travailleurs;<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Merci. Je suis d'accord avec vous sur le principe, cependant si la base est à gauche, anti-libérale et anti-impériale mais que l'appareil est corrompu et n'est pas sur la même longueur d'onde ce<br /> sera difficile ! La "clientêle" électorale de Martelly dans les milieux populaires est la même que celle de Lavalas ! Les jeunes des quartiers populaires qui bloquaient le pays afin de s'assurer<br /> que Micky serait bien le prochain président et que le système n'imposerait pas le maintien de Préval et de son gendre, sont ceux-là même ou encore les petits frêres, de ceux qui avaient fait<br /> la même chose pour soutenir dans les rues l'élection de Préval en 2006 ! Et non pas des groupes d'extrême droite comme ce serait le cas dans certains pays d'Amérique Latine vu l'origine, au plan<br /> politique, de Michel Martelly. Donc c'est três difficile de faire une analyse rationnelle et cartésienne.<br /> <br /> <br /> Quant à la RD, les partis qui s'alternent au pouvoir sont le Parti de la Libération Dominicaine, scission de Parti Révolutionnaire Dominicain de feu le président Juan Bosch chassé par un<br /> coup d'état d'origine militaro-americano-bourgeoise, oligarchie qui craignait la castrisation de la république. Le PRD de Hipolito Méjia serait un parti social-démocrate héritier du Dr Pena<br /> Gomez qui, lui-même avait fortement droitiser son parti et n'était plus un danger pour la réaction. Quand au PLD des sieurs Fernandez-Medina, c'est la même chose, le tout soutenu par opportunité<br /> par le Parti Social Chrétien de feu le président Balaguer dont on dit que l'héritier politique est bien Leonel Fernandez, "l'homme fort" du pays dans la tradition latino-américaine du<br /> caudillisme.<br /> <br /> <br /> Je trouve que l'analyse que vous avez publiée est três interessante, je ne vous le reproche pas mais je voulais donner mon avis et ma vision sur tout cela.<br />
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S
<br /> <br />  La "clientêle" électorale de Martelly dans les milieux populaires est la même que celle de Lavalas ! Les jeunes des<br /> quartiers populaires qui bloquaient le pays afin de s'assurer que Micky serait bien le prochain président et que le système n'imposerait pas le maintien de Préval et de son gendre, sont ceux-là<br /> même ou encore les petits frêres, de ceux qui avaient fait la même chose pour soutenir dans les rues l'élection de Préval en 2006 ! <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bon. Là encore, il y a une légère distorsion voulue par les média  ui consiste à faire de la clientèle de MMartelly<br /> celle de Lavalas;<br /> <br /> <br /> Si on laisse tober la propagande, on voit ue  d'une part à l'inverse de ce qui s'est passé avec Préval, les électeurs<br /> se sont abstenus en majorité.  Les életeurs équvalants en Haïti à la majorité défavorisée des Haïtiens qui ont pu avoir accès à une carte d'électeurs. Martelly a étéélu par 700 000 voix, en<br /> admettant que ce décompte soit non truqué. De là à voir un raz de marée de l'électorat populaire ... Seule les journalistes  de notre chère Haïti, peuvent arriver à de telles analyses<br /> irréalistes mais "convenient" pour ceux qui tenaient à placer Martelly à ce poste;<br /> <br /> <br />  Les événements dont vous parler et dont l ville des Cayes portent encore les traces, puisue jusu'à<br /> présent les saccages commis par les partisans de Martelly n'ont pas été réparés- j'ai pu devisu le constater, relèvent pour moi, précisément des pratiues de l'extrême droite. A savoir payer une<br /> bande de hooligans pour faire  semblant d'une volonté populaire générale. Ils avaient fait exactement la même chose, lors du pseudo débruement des marines pendant le cou d'Etat. Et si les<br /> sources sont exactes Martellly en personne y était.<br /> <br /> <br /> Si n prend l'exemple des false flags, l'un d'eux le plus connu, celui du saccage des émétteurs de Boutilliers<br /> ui fera un mort, et  qui donnera droi à "aristide prédateur de la presse", campagen menée par RSF. Guy Philippe avouera avoir été le mâitre d'oeuvre de cette opération sans ue ça ne fasse ni<br /> chaud ni froid à tous ceux zentellectuels et autres qui s'étaietn servis de ce mensonge- comme Pel avec ses armes de destruction massive en Irak- pour légiimer le Coup de 2004.<br /> <br /> <br /> Je maintiens donc ue de l'organisaion de sa campagne,son financement  à aujourd'hui, Martelly, comme dans<br /> les autres pays d'Amérique Latine est soutenu par des affairistes d'extrême-droite qui sont arrivés, grâce à l'international et aux quelues gourdes distribuées à des éléments louches du lumpen à<br /> recueillir 700 000 voix et à imposer leur  cheval à l'arrivée des courses.<br /> <br /> <br /> Pour la RD, d'accord avec vous que 2 partis dominent la politiue. Ce ui n'empêche pas- je suis atentivement<br /> les infos de la RD- ue de nombreux petits partis de gauche existent; Et qu'ils fassent pression  d'une part pour exiger une vraiie rupture avec le Trujillisme-cequi n'est toujours pas le cas<br /> et  poussent pour que leur agenda : justice sociale, éducation, santé et redistribution obtienne des budgeets. On est loin du compte, c'est certain. Mais on aurit tort de minimiser l'impact<br /> de ces groupes. Ce qu'a compris Medina, qui tente vaille vaille que vaille de se distancier ds pratiques de son propre parti dans ses relations avec l'armée et au niveau de la<br /> corruptio;<br /> <br /> <br /> Ce qui garantit le statu quo en RD, comme dans  preque tous les pays d'A Latine c'est l'armée qui exerce<br /> un poids (avec l'église catholiue) énorme dans la politique du pays;<br /> <br /> <br />  Fernandez disait ue c'était l'armée qu'il craiganit le plus. Dès son arrivée il a  tenté de<br /> l'affaiblir en metant à la retraite une quantité de hauts gradés; Medina vient de faire pareil. <br /> <br /> <br /> Ces présidents d'Amérique Latine (et des USA ?) sont pris en otage par un groupe qui possède les armes, les<br /> servicessecrets et des financements occultes. Ce pourquoi le président du Costa rica, lui-même militaire, avait décidé d'abolir l'armée pour en finir avc cette épée de Damoclès.<br /> <br /> <br /> l'extr^me droite haîtienne est extr^mement liée avec celle de la RD et d'autres pays d'A. Latine ( panama,<br /> Brésil, Chili, Argentine, Honduras). D'ailleurs pas mal de putschistes ont trouvé, comme les ex-nazis, refuge dans ces pays.<br /> <br /> <br /> Bon. J'ai été un peu et certainement trop longue.<br /> <br /> <br /> L'essentiel de ce que je voulais vous rappeler c'est ue c'est que les résultats de Martelly et l'absention des électeurs<br /> pr^chent coontre votre thèse des "petits frères". Si c'eut été le cas, nous aurions assisté à un véritable engouement de la population pour le vote.<br /> <br /> <br /> Et si je m'insurf, violemment contre cette propagande ui veut nous faire croire ue le peuple haîtien a voté pour un "voyou"<br /> ui lui ressemblerait, c'est ue d'une par le peuple haîtient dans sa grande majorité n'est pas un peuple de voyou et que d'autre part elle- cette propagande tenterait à faire porter la<br /> responsabilité de l'élection de Martelly sur le peuple haïtien, of course stupide.<br /> <br /> <br /> En réalité, les chiffres des élections prouvent le contraire.<br /> <br /> <br /> Voici, voilà. <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> J'adore l'apellation "Gauche Haïtienne" pour parler de Lavalas, il ne suffit pas de se déclarer à gauche quand on est dans l'opposition pour mieux instaurer le néo-libéralisme une fois au<br /> pouvoir. On connait la valeur de cette "gauche", unie pour prendre le pouvoir et qui se déchire une fois aux commandes pour mieux faire alliance avec le "macoutisme", observez-bien<br /> l'attitude des hommes de gauche en 2003. Marc Bazin a été le candidat "Lavalas" aux présidentielles de 2006, battu par Préval qui lui ne s'en réclamait plus...c'est pas beau tout ça ?<br />
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S
<br /> <br /> Que fuadrait-il répondre à votre remarque ? Par où commencer, tant ceci mériterait une étude profonde de la genèse de ce mouvement dit "Lavalas" et ses différentes transformations de 1991 à<br /> aujourd'hui.<br /> <br /> <br /> Une seule chose ue je peux dire c'est qu'il ne faudrait pas confondre les apparachik du parti avec  la base;<br /> <br /> <br /> C'est à partir de ce mouvement lavalas que se sont formés toutes les organisations populaires non réactionnaires. Ces organisations se sont maintes fois retrouvées en conflit avec l'a hiérarchie<br /> du mouvement précisément sur les uestions liées à l'économie néolibérale, ue ce soit du temps de  Jean- Pierre Charles ou au retour d'Aristide avec Delatour.<br /> <br /> <br />  Et, comme le souligne l'auteur, ce que craignait et que craint encore les tenants du statu quo, c'est que cette base ait le pouvoir d'infléchir la politqiue" d'accomodements au<br /> néolibéralisme" suivie par l'appareil politique lavalas. <br /> <br /> <br /> D'où la chasse aux militants  dans les villes comme à la campagne associés à des  "chimères", à deux reprises en 1991 et 2004, afin de nettoyer la place.<br /> <br /> <br />  D'où également l'infiltration de vrais gangsters afin de déligitimer le mouvement et bien sûr la corruption des cadres, élus etc.<br /> <br /> <br /> uant à Bazin, je ne connais pas suffisamment ce monsieur pour opiner si son passage à Lavalas était du pur opportunisme ou bien si, entre temps il s'était fait une autre vision ddes réalités<br /> socio-politque et économique du pays. Ce sont des choses qui peuvent arriver.<br /> <br /> <br /> Pour finir, ce que j'ai trouvé d'intéressant dans cet article, c'est l'idée d'une coopération des forces de gauche en RD et en Haïti.<br /> <br /> <br /> Ce qui nous changerait des alliances entre la droite et l'extr^me droite de ces deux pays pour tirer le plus de profit possible des ressources humaines et matérielles de ces 2 nations.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> J'adhère à son propos, parce que, vu les liens  historiques et économiques entre ces deux pays, une coordination des progressistes de part et d'autre pourrait déboucher sur une situation<br /> nouvelle, risquée certes mais tout à l'inverse du bouillon réchauffé et indigeste et mortifère servi actuellement à ces populations.<br /> <br /> <br /> <br />

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