Autour du dernier livre de Lyonel Trouillot (2)
Publié par Elsie HAAS
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27 Septembre 2008, 09:34am
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#AYITI ACTUALITES
Le coeur n'a qu'une seule bouche
Sophie Boutaud De La Combe, Lyonel Trouillot
Essai (broché). Paru en 06/2006
J’avais, comme tout un chacun, aperçu en 2006 ce chef d ‘oeuvre publié par le fer de lance de la révolution contre la barbarie génocidaire populiste, le Don Quichotte des arts et des lettres, le lotus dans la boue du vil populisme, le futur trésor national vivant, la charmante égérie du « collectif non », l'étoile éblouissante du journal Le Matin de Boulos,avec Sophie Boutaud de la Combe porte parole de la MINUSTAH (troupes de l'ONU en Haïti). Il s'avère très difficile de se tenir au courant depuis 2004, des productions de ce phénix de l'intelligentsia haïtienne. Et la correspondance entre cette crème des crèmes des grenn-nanbounda, écrivain engagé s'il n'en est, patriote aguerri et le porte parole de la Minustah nous aurait échappé si ne nous était parvenu un texte enthousiaste et élogieux sur ce nième chef d'oeuvre du maestro.
Autour du dernier livre de Lyonel Trouillot (1) Lettres de loin en loin - Une correspondance haïtienne
Lyonel Trouillot , Sophie Boutaud de la Combe
Broché Paru le : 05/05/2008 Editeur: Actes Sud
Ce dernier grandiosement incontournable opus de la littérature haïtienne semble, d’après les critiques, marquer une rupture fondamentale avec les Jacques Roumain et autres Jacques-Stephen Alexis, dont la gloire usurpée relève d’une conspiration de populistes, ennemis de la civilisation, disciples d’Attila, déterminés à plonger Haïti dans un idéal d’égalité et de justice; idéal obsolète et totalement ringardisé depuis l’arrivée à la tête du pays en 1957 du « bon docteur » et le triomphe mondial du glorieux ultralibéralisme.
Le génial fondateur de l’université Caraïbes, craint et admiré par l’ensemble de la population haïtienne et bien au-delà des frontières du pays; celui que nous envient tous les grenn-nanbounda d’Amérique Latine et tout particulièrement ceux de Bolivie, du Venezuela, d' Equateur, d' Argentine, d' Uruguay, du Paraguay, du Honduras sans oublier le Chili ; ce blanc chevalier qui suppliait, l’année même de la commémoration du bicentenaire de l’Indépendance de son pays l'International d'intervenir au nom de la population haïtienne qui "ne comprend pas" disait-il, dans son indicible et transcendental verbe voué à la postérité.
« Dis, papa, est-ce vrai qu'ils te couperont la tête ? » http://jacbayle.club.fr/livres/Haiti/Trouillot_CI_02-2004.html Texte dont on se sent autorisé- pour l'émulation des générations présentes et futures- à publier cet extrait, tant remarquables sont la finesse de l'analyse, la justesse et la modération des propos. A noter l'élégant et tout en nuances "quelques salariés de la Communauté des Caraïbes" qui ne peut que ravir ceux dont il est question.
"C'est le quotidien d'Haïti. Et c'est pour cela que la population ne comprend pas quand la « communauté internationale » lui demande de négocier, de faire avec. Elle ne comprend pas quand on lui dit qu'après tout Aristide a été élu et qu'en bonne justice il conviendrait qu'il aille au bout de son mandat. Car, justement, ce qu'elle réclame, c'est des élections. Des vraies. Pas des bulletins volés, des urnes transportées dans les commissariats comme aux législatives de mai 2000. Pas des électeurs fantômes comme à la présidentielle de novembre 2000, quand seuls les mercenaires d'Aristide et quelques salariés de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) ont cru voir des votants."
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