En entrevue à l’agence de presse «Média Mosaïque» alors qu’il était en tournée au Canada, Isnard Douby a eu des mots très durs à l’endroit de ces derniers qui savent très bien que la culture demeure, dit-il, le seul produit susceptible de garantir la compétitivité d’Haïti sur le marché mondial. «C’est comme s’ils oublient que leur incurie, que leur mauvaise gestion, que leurs bêtises affectent notre image en tant qu’artistes», a ironisé le musicien pour critiquer le leadership exécrable affiché par les politiques haïtiens d’une manière générale. Aucun ministre de la culture n'a osé... Isnard Douby dénonce «le manque de vision» qui a toujours caractérisé, selon lui, la gestion des différents fonctionnaires nommés au poste de ministre de la culture en Haïti. «Aucun d’entre eux n’a rien fait de concret pour l’art et la musique haïtiens», a critiqué l’artiste. «Comment voulez-vous qu’il y ait des miracles en ce qui a trait au rayonnement de cette culture quand ceux qui doivent planifier au quotidien en ce sens ne savent même pas ce qu’ils font ou ne se donnent même pas la peine de le faire?», s’est demandé le musicien. Les artistes livrés à eux-mêmes À son avis, «si la musique haïtienne(le Konpa) est au stade où elle est, c’est uniquement grâce aux efforts des musiciens». M.Douby a déploré le fait qu’«aucun mécène, aucun producteur de renom, aucun gouvernement, aucune législation n’ait été prise dans le but de faire progresser la musique haïtienne dans le pays ou à l’étranger». «Quand je prends Air France, peu importe l’endroit, j’entends le Zouk dans l’avion. Cependant, quand je vais en Haïti, via American Airlines, j’entends jamais une musique haïtienne ou un vidéoclip d’Haïtiens dans l’avion», a illustré le maestro de System Band. Selon lui, il ne revient pas aux musiciens haïtiens d’imposer quoi que ce soit (en termes de contenu culturel local) à la compagnie (AA) qui a quasiment le monopole de la desserte Haïti-USA. «C’est le gouvernement haïtien qui doit dire à cette compagnie aérienne: vous amassez des millions de dollars de nos poches, voilà les conditions qui vont avec », a martelé le chanteur qui doute que les dirigeants aient pensé une minute à un «quelconque détail culturel» dans les contrats qu’ils ont signés avec cette compagnie. Enfin, le musicien ne croit pas que la langue créole puisse constituer un handicap au rayonnement de la musique haïtienne à travers le monde. L’essentiel, c’est d’identifier les canaux et d’apprendre à saisir les opportunités, a conseillé Isnard Douby. À venir : * Le System Band sous l’effet d’une cure de jouvence * «Anita, Détail, César»: à quand le System Band des grands jours? Sources : http://www.mediamosaique.com |
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