- Le journaliste est revenu au pays.
- De quel journaliste vous parlez ?
- Chuuuuut… ! M’pa konnen.
- Vous parlez d’une chose que vous ne connaissez pas alors.
- Ce n’est pas ce que tout le monde fait ici ? Ecoutez mon vieux pas la peine de jouer au « Collectif Non » avec moi.
- C’est quoi ce « Collectif Non » ?
- Oh la la ! D’où est-ce que vous sortez, vous ? C’est un truc internationalement connu pourtant.C’est un groupe formé par les plus éminents membres de l’intelligentsia haïtienne pour mettre fin à la dictature en Haïti .
- Celle de Duvalier ? Jamais entendu parler de ce groupe.
- Faîtes attention à ce que vous dites. Vous pourriez avoir de sérieux ennuis. Non il s’agit de la très longue et très sanguinaire dictature d’Aristide. Mais revenons à notre affaire. Le journaliste qui est à la tête de la commission créée par le Président pour faire la lumière sur la mort de l’autre journaliste qui a été assassiné est revenu au pays.
- Ecoutez c’est incompréhensible ce que vous dites . Ou avez vous appris à parler comme ça ?
- A la radio.
- C’est qui ce journaliste revenu et ce journaliste assassiné. Vous ne pouvez pas dire leurs noms ?
- Chuuuut ! Sa ou pa konnen pi gran pasew...
- Bon bon d’accord. Mais à part ça ?
- Il y a ce sénateur qui a un passeport américain, le journaliste a dit qu’il l’a vu de ses yeux, le sénateur a dit que ce n’était pas vrai. Après le journaliste a eu des menaces de mort, après le journaliste a quitté le pays. Vous avez compris maintenant.C’est ce journaliste qui est revenu parce que le Président lui a promis d’assurer sa sécurité.
- Le sénateur dont vous parlez, il ne s’appellerait pas Boulos ? Mais attendez. Qu'est-ce que vous faites ? Ne partez pas comme ça ! Finissez votre verre !
- Mon cher, je dois aller illico faire une commission pour ma belle-mère.Si on vous demande pour moi, dîtes que je n’ai jamais été là, que vous ne connaissez pas mon nom, ni où j’habite. A toute question répondez : M'pa konnen.
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