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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


2017 "Haïti : le capitalisme des paramilitaires," América Latina en Movimiento, Mars 2017. Un article qui permet de mieux saisir l'alliance entre gangs et pouvoirs en Haïti

Publié par siel sur 25 Novembre 2020, 15:03pm

Catégories : #AYITI ACTUALITES, #AYITI EXTREME DROITE, #AYITI ECONOMIE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

1-président infantilisé et psychopathe; 2-paramilitaires du temps de son papa; 3-élite transnationale rapace; 4- paramilitaire tèt kale
1-président infantilisé et psychopathe; 2-paramilitaires du temps de son papa; 3-élite transnationale rapace; 4- paramilitaire tèt kale
1-président infantilisé et psychopathe; 2-paramilitaires du temps de son papa; 3-élite transnationale rapace; 4- paramilitaire tèt kale
1-président infantilisé et psychopathe; 2-paramilitaires du temps de son papa; 3-élite transnationale rapace; 4- paramilitaire tèt kale

1-président infantilisé et psychopathe; 2-paramilitaires du temps de son papa; 3-élite transnationale rapace; 4- paramilitaire tèt kale

Cet article examine l’évolution et la flexibilisation des forces paramilitaires en Haïti, ainsi que les stratégies hégémoniques des élites transnationales. Dans ce contexte, la « flexibilisation » désigne la façon dont les opérations ou les composantes d’un processus sont modifiées pour répondre aux besoins d’une forme plus avancée de reproduction sociale et matérielle qui augmente ou diminue, et qui se redéploie et se réaffecte plus facilement. Je prête ici une attention particulière à la phase la plus récente du paramilitarisme en Haïti moderne, par rapport à la restructuration politique et économique d’Haïti à l’ère de la globalisation [1]. Tout au long de l’histoire du capitalism mondial, les groupes dominants ont développé des moyens d’atteindre l’hégémonie pour maintenir et projeter leur domination de classe. À l’ère du capitalisme global, une grande variété de moyens recyclés, modifiés et nouveaux pour atteindre l'hégémonie a émergé, y compris dans le bassin des Caraïbes.

EXTRAITS.

Restructurer la force paramilitaire comme force hégémonique à l’ère globale


 Je m’intéresse ici au rôle changeant que jouent les paramilitaires en Haïti, à la fonction qu’ils occupent dans la répression de populations marginalisées et surexploitées sous le capitalisme global [4]. Trois facteurs majeurs ont soutenu la reproduction du paramilitarisme contemporain : 1) le soutien d’un ensemble spécifique d’élites politiques et économiques ; 2) les relations organiques qui se sont accrues au fil du temps entre les paramilitaires et l’armée et l’ancienne armée du pays ; et 3) les liens entre les patrons paramilitaires (et certaines élites) et le narcotrafic. Pour mettre cela en contexte historique, la fin de la guerre froide a coïncidé avec une ouverture démocratique en Haïti en raison de la chute de la dictature de Duvalier. Les mouvements citoyens et populaires d’Haïti sont passés au premier plan, ce qui posa un défi majeur à l’ancien ordre.

 À l’ère émergente de la globalisation, les paramilitaires et leurs commanditaires ont été contraints de chercher des méthodes alternatives pour exercer la violence de droite comme vecteur de domination de classe et du contrôle social. L’argument central de ce article est que le paramilitarisme n’a pas disparu, mais qu’il a été modifié, et que cela s’est produit dans le cadre des stratégies changeantes des élites (et surtout des élites transnationales) à l’ère globale (Robinson, 1996).

L’apparition de groupes paramilitaires temporaires plus petits, qui peuvent facilement passer d’un état de latence à l’autre et se réactiver, a trait à la nouvelle configuration de classe capitaliste qui s’est formée au cours des dernières décennies de globalisation et à ses stratégies de consolidation de la domination politique. Le rôle continu et changeant des forces paramilitaires fait partie intégrante de la restructuration de la région par le capitalisme global. Les élites cherchent dorénavant à minimiser et à s’éloigner des moyens bruts et ouvertement affichés pour atteindre l’hégémonie nationale et internationale du passé, elles cherchent des mécanismes plus souples et moins gênants pour maintenir le nouvel ordre dominant de la globalisation (Robinson, 1996). À présent, les forces paramilitaires ne sont utilisées que dans certaines « périodes d’urgence », dans un but de confinement, et visent ces larges populations dont la reproduction sociale n’est pas requise par le capital transnational.

Cela a cependant été une situation difficile pour les élites transnationales, car elles n’ont souvent qu’un contrôle limité sur ces éléments impitoyables, corrompus et violents, dont elles ont parfois besoin. Pour leur propre reproduction sociale, les paramilitaires auraient besoin de s’attacher plus étroitement aux chaînes de l’accumulation capitaliste, de devenir plus entreprenants, indépendants et adaptables : impliqués, par exemple, dans une formation à la sécurité privée et le narcotrafic, tout en maintenant leurs anciens réseaux de droite et en étant capables de se redéployer quand il le faut. Comme on peut le constater dans d’autres endroits de cette région, tel qu’au Salvador et en Colombie, il y a eu des tentatives de réformer et mettre à jour les organisations paramilitaires au cours des dernières décennies (Hristov, 2016 ; Mazzei, 2009). La fonction changeante des forces paramilitaires s’est développée à la fois à travers des conditions locales particulières et des caractéristiques structurelles évolutives du système global.

La nécessité pour les élites d’ajuster le paramilitarisme en tant que moyen de contrôle a été fortement influencée par les facteurs suivants : i) le succès croissant des mouvements démocratiques en Haïti et dans le monde et, donc, la nécessité pour les élites d’obtenir une légitimité démocratique et de ne pas apparaître comme étant ouvertement dépendantes d’une force brute visible ; ii) les pressions internationales et nationales en matière des droits de l’homme ; et iii) les objectifs changeants des décideurs transnationaux opérant à travers diverses institutions supranationales et nationales afin de créer des formes plus acceptables de gouvernance (par des formes consensuelles d’hégémonie), au fur et à mesure que les nations du monde entier s’intègrent à l’économie globale. En outre, en Haïti en particulier, le succès du nouveau gouvernement constitutionnel en matière de dissolution de l’armée haïtienne (en 1995) signifia que si la violence paramilitaire devait être utilisée comme moyen répressif, il faudrait la reconstituer de manière plus secrète et plus souple.

Afin de comprendre les changements que les forces paramilitaires ont subis en Haïti au cours des dernières décennies, il faut reconnaître les changements de l’État et de la structure des classes au cours de cette période. Je souhaite, ici, examiner le paramilitarisme dans le contexte des tensions politiques, des conflits sociaux et de la restructuration économique qu’Haïti a vécus au cours de son intégration à l’économie globale. Au cours des dernières décennies du 20e siècle et au début du 21e siècle, le capital a commencé à se transnationaliser à travers le monde, devenant de plus en plus fonctionnellement intégré au-delà des frontières (Robinson, 2004, 2014).

Les capitalistes cherchent à se libérer de diverses contraintes nationales, telles que la réglementation étatique qui leur avait été imposée au cours de la première phase internationale du capitalisme global (Harvey, 1991, 2005). La transition vers la phase de globalisation s’est produite au fur et à mesure que les économies nationales et internationales du passé se sont fragmentées et intégrées dans de nouveaux circuits transnationaux d’accumulation. S’efforçant de s’adapter aux conditions économiques et structurelles changeantes, de nouveaux arrangements politiques polyarchiques ont eu lieu dans de nombreuses régions du monde au cours des dernières décennies du 20e siècle et au début du 21e siècle. Robinson (1996) décrit la « polyarchie » comme le processus par lequel des segments de groupes dominants locaux et étrangers, de plus en plus interconnectés et orientés vers l’extérieur, ont fait pression en faveur de systèmes électoraux étroitement gérés où les citoyens sont limités à choisir entre des élites concurrentes. Elle a servi de méthode perfectionnée pour parvenir au consentement hégémonique. Cela s’est produit en même temps que le néolibéralisme, qu’Harvey (2007) décrit comme étant un mécanisme de reconcentration du pouvoir économique entre les mains des principaux secteurs de la bourgeoisie

L'ARTICLE complet dans le lien

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