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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Le peuple haïtien devait-il commencer déjà à payer le prix de la dilapidation des fonds Petro Caribe ? Le budget dit " criminel" servirait-il uniquement à rembourser les fonds dilapidés par l'équipe Bellerive, Lamothe, Martelly, Laleau,etc. de manière à prévenir toute action judiciaire du gouvernement venezuelien contre l'Etat haïtien ? (mis à jour)

Publié par cba sur 21 Octobre 2017, 17:40pm

Catégories : #AYITI ROSE RAKET, #AYITI EXTREME DROITE, #PEUPLE sans mémoire..., #AYITI ECONOMIE, #DUVALIER

Au moment de mettre sous presse ce document de réflexion et d’analyse que nous autorise un devoir de citoyen, on apprend pour jeudi 26 octobre 2017, la communication des résultats d’enquête approfondie effectuée par la Commission sénatoriale-Beauplan. Des révélations ? Des surprises ? Des poursuites ? De la prison en perspective ? Un président de la République peut-il engager directement sa famille par décret présidentiel à gérer des fonds publics ? La Commission-Beauplan a-t-elle exploré cet aspect ? Que révèle l’audit ? Les caisses résonantes de certains candidats en campagne électorale en 2015 ne seraient-elles pas financées à partir des fonds de Petro Caribe ?

La montagne accoucherait-elle une souris ? Il n’est que d’attendre jeudi, dès lors l’homme sait, en attendant que le Sénateur beauplan vienne avec les noms des présumés coupables qui devraient tout rembourser et être traduits devant la « justice« , pour tracer un exemple, posons-nous cette question :  » Le peuple haïtien devait-il commencer déjà à payer le prix de la dilapidation des fonds Petro Caribe ?

Port-au-Prince, jeudi 19 octobre 2017 [Haïti-Observateur.ca] ((rezonodwes.com)).- Dans certains pays, on retarde la publication des enquêtes quand, dans les hautes sphères de l’État se trouvent des complices de crimes dénoncés et prouvés, qui sont encore en vie, sous prétexte de sauvegarder la sécurité nationale. Serait-ce le cas avec le rapport «approfondi » de la Commission Beauplan ?

Quand, en 1825, sous le règne de Charles X et de la présidence de Jean-Pierre Boyer, Haïti était contraint de verser 90 millions de francs or à la France en échange de la reconnaissance de son In dépendance et destinés à « indemniser » les anciens colons, même après leurs atrocités sur les es claves, les Haïtiens, avec fierté et dignité, avaient rudement travail lé la terre, pour permettre au gouvernement de rembourser cette lourde dette. En chassant l’oisiveté et conscients d’un non retour à l’esclavage, ils avaient préféré racheter cette liberté.

Toutefois, ce manque de vision de Boyer plongeant le peuple dans l’obscurantisme n’aurait pas permis de renforcer notre arsenal militaire au lieu de payer une rançon en retour de la reconnaissance d’une liberté acquise au prix d‘énormes sacrifices. Pour les Haïtiens de l’époque, les millions de francs exigés avaient un certain sens, la jouissance d’une vie d’hommes libres de la servitude rappelant la chaîne aux pieds, et aujourd’hui au cerveau. Et deux siècles plus tard, selon Christophe Wargny dans Le Monde Diplomatique, en février 2010, «Haïti continue à payer, au prix fort, les conséquences de sa naissance», avec ses gouvernements qui n’ont jamais été au service de ses concitoyens, mais plutôt imposés et liés à des intérêts jalousement gardés.

Si nous situons ce panorama du 19e siècle dans le contexte actuel, où nous devons commencer avec le remboursement de la dette de Petro Caribe, la première question qui nous vient à l’esprit serait de « rembourser quoi exactement ». Le Venezuela en devenant notre plus grand créancier, après l’élimination de la dette d’Haïti, a voulu faire autrement, pensant que nous étions capables de respecter les règles du jeu. Il se trouverait que tout allait bien au début, sous l’administration Préval, avant que des catastrophes naturelles n’aient causé l’application de décrets exceptionnels. Et les dérapages auraient commencé avec Jean-Max Bellerive, selon un rapport de la Commission-Latortue.

Pus loin encore, les malheurs du 12 janvier 2010 qui se sont abattus sur le pays ont accéléré la dégradation du système de contrôle des dépenses de l’État avec des décaissements par-ci par là. En dépit de tout, le régime Martelly-Conille/Lamothe a hérité une caisse de plus d’ USD 2 milliards $ pour venir avec des projets viables et durables, en conformité avec le protocole d’accord signé entre le Venezuela et Haïti.

Qu’en est-il deux années plus tard après le règne de Martelly-Lamothe/Paul ?

Quoique rien n’a changé, une brèche est créée dans l’État d’ Haïti, le jour de la St-Valentin, en 2016, a permis de constater les dégâts causés durant la présidence de Michel Martelly. Son gouvernement, qui est resté nettement en dehors des recommandations pour l’utilisation efficace des fonds Petro Caribe, s’est lancé dans des projets non soutenus au point qu’il est devenu difficile d‘identifier des ouvrages utiles à la communauté financés par les fonds décaissés. Certes, des fanatiques invétérés vont pointer du doigt des réalisations de places publiques ou de très peu de valeur, notamment une « wout an lè» (viaduc), des parcs sportifs. Mais de quelle rentabilité ou d’utilité sont-elles pour justifier au peuple haïtien le remboursement de la dette au Venezuela en temps et lieu ?

Pour sa part, Laurent Lamothe, en venant avec son projet de lampadaires, exploité à dessein par Jovenel Moise, sous forme de kits d’énergie solaire, a largement contribué, nonobstant la conclusion officielle du rapport élargi de la Commission-Beauplan qui tarde à venir, au détournement des fonds PetroCaribe. Le pire, c’est que le gouvernement haïtien devait des mois d’arriérés de paiement aux autorités vénézuéliennes, à la fin de 2015.

À l’élection de M. Jovenel Moïse en faveur duquel moins d’un million d’ haïtiens sur les quelque 6 millions en âge de voter, ont jeté leurs bulletins dans l’urne, certains disent que le résultat ayant abouti à sa prestation de serment le 7 février 2017 est toujours le même recherché en décembre 2015. Cependant, force est de constater que sa présence au Palais national, exactement un an après le retrait fracassant de son mentor, a permis entre-temps (14 février 2016-7 février 2017) d’élucider bien des mystères sur ce qui restait des fonds Petro Caribe qui paraissaient insuffisants pour l’organisation des joutes du 20 novembre 2016.

Comme la couleur du pot n’augure pas de la qualité de la confiture, l’administration provisoire de Jocelerme Privert, qui ne saurait non plus avoir les coudées franches, n’avait à aucun moment, de façon nette et claire, établi un rapport satisfaisant, sur ce qui restait des fonds PetroCaribe. Tout le monde nageait dans l’incertitude absolue.

Le rapport Latortue n’a pas couvert un large éventail sur des actes de malversations et de détournements de fonds, sans compter les surfacturations et les contrats à haute intensité de main d’œuvre signés de gré à gré avec les compagnies dominicaines, dont certains diraient pour protéger son ancien patron Michel Martelly, devenu intouchable en Haïti (seulement).

Deux années plus tard, la toute nouvelle administration, qui peine à prouver son efficacité, éclipsée par la corruption institutionnalisée, vient à manquer des fonds pour rembourser la dette, et c’est aux Haïtiens que le régime Moïse-Lafontant font subir les frais de PetroCaribe en imposant un budget appelé par le sénateur Patrice Dumont « budget de la dette».

Le budget de la dette en 1825 et en 2017

Pour parler du budget 2017-2018, qui défraie encore la chronique sociopolitique du pays, malgré une large panoplie déployée par des dignitaires du pouvoir exécutif, leur raisonnement reste fondé sur des assertions invérifiables. Ce budget ne mènera nulle part le pays autre que financer la dette de PetroCaribe dont une bonne partie du budget est consacrée, ont confirmé plusieurs experts en économie ayant analysé froidement la situation financière et économique du pays.

Pour revenir à 1825, où l’ Haïtien vivait des moments angoissants, car tenant à cœur la notion d’indépendance, contrairement à nous autres qui faisons corps et âme avec l’occupant des temps modernes. Nous devons laisser le gouvernement face à ses responsabilités, à savoir rechercher et punir les responsables de la dilapidation du fonds Petro Caribe.

Les Haïtiens de la diaspora, tout comme ceux qui sont restés au pays, pourraient être animés du même esprit de leurs congénères de 1825 moyennant l’État haïtien avait envoyé des signaux clairs pour en finir avec la corruption et l’impunité. Et comment y parvenir, quand les actions commises dans le passé par des hommes évoluant dans l’orbite de la présidence sont en déficience d’honnêteté et d’intégrité. Leur talent et leur cynisme sont forts comme la roche. Que c’est très triste pour un gouvernement d’un pays cherchant une voie de développement durable, depuis la nuit des temps, fasse payer à ses habitants un autre budget de la dette quand des sommes faramineuses sont encore à récupérer auprès de fonctionnaires malhonnêtes passés et présents à qui l’on devrait tout simplement demander des comptes de leur gestion ou les envoyer pourrir en prison.

Ce budget au sein duquel sont introduits de nombreux artifices ne serait pas prêt d’être désintégré pour ne pas porter à sa chute toute une suite de projets à buts non avouables et non avoués. Rien à voir avec la population, idem pour le budget rectificatif qui a servi à alimenter la grosse caisse noire du Palais national, sous la rubrique « Autres Investissements publics». Sur ce point, Wilson Laleau, qu’on dit être le géniteur de ce budget controversé, a le mérite d’avoir réussi à faire avaler la pilule amère que le peuple haïtien, à deux reprises, avaient refusé de « gober».

La publication du rapport de la Commission-Beauplan jeudi prochain, fait-elle vraiment froid dans le dos de certains. Pour une fois, notre pays cessera de marcher à reculons si un exemple venait à être tracé sans désintéressement de la part des auteurs du rapport qui doit être technique et non politique. Mais gare à ceux qui vont « lapider » le rapport, en vociférant aux persécutions politiques, car une chose est sûre certaine, ils ne seront plus représentatifs et crédibles aux yeux de ce peuple éclairé et éveillé pour prendre part aux prochaines joutes électorales. C’est peut-être là la seule sentence qui les attend à défaut de les envoyer visiter et habiter eux aussi pour longtemps, les miérables cellules du pénitencier national.

cba

 

 

 

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