Salle d'hôpital en Haïti
Comme dit, je devrais revenir sur le rôle éminemment néfaste joué par certains journalistes dits vedettes, auto-proclamés directeurs d'opinion dans la société haïtienne. Et tout particulièrement auprès de la jeunesse. C'est une bombe à retardement qui aujourd'hui explose en se manifestant, entre autres, par la précipitation de ces jeunes à fuir Haïti comme l'enfer sur terre. Et sont capables, comme cette jeune femme, de traverser 11 pays dans les conditions décrites dans l'article, parce que tout plutôt que de se retrouver en Haïti , un pays qui ne peut rien pour moi, dit-elle.
J'entendais l'un de ces journalistes à l'émission, Moment Vérité du samedi 5 août assimiler la "dignité " des Haïtiens à une bande d'hommes armés qui marcheraient au pas. (6.14).
Cette déclaration peut paraître anecdotique, mais en réalité c'est avec une constance que des petites phrases malignes - dans le sens du maleng haïtien - sont répétées et finissent par construire un "agglomat", un cancer de sottises, d'indigences et de malveillances qui vont, petit-à-petit s'installer dans la société et tenir lieu de références culturelles à cette jeunesse
Et toutes les occasions sont bonnes pour glisser ces "maleng" Comme ce Bob C de la station Caraïbes FM qui peut profiter d'une action réussie de la police contre des bandits pour s'en prendre aux associations des droits de l'Homme : " asosiyation dwa de l'Hòm rale kò nou, kite la polis fè travay li". Comme si ces dites associations avaient un véritable impact, quand on connait le niveau de non-respect des droits de l'Homme dans ce pays - niveau si bas que c'est une des raisons, à côté de l'économie - qui explique que les jeunes considèrent qu'ils n'ont pas d'avenir en Haïti.
Avec un niveau de conscience même situé au ras des paquerettes, chacun sait que ce qui est à même de donner de la dignité à un peuple, ça ne peut pas être un spectacle d'hommes en uniforme qui marchent au pas sur le Champ de Mars, mais le soin et le respect que lui accordent ses dirigeants par le travail d'une administration qui respecte le bien collectif.
Ces fanatiques de l'armée, qui comptent en grande partie des anciens militaires/macoutes/duvaliéristes et leur progéniture (le combat des Haïtiens pour se débarrasser des mauvaises herbes ayant échoué ) - pourraient investir tout le budget du pays - en dehors bien entendu de leurs sacro-saints salaires - pour constituer une armée, que la dignité du peuple haïtien resterait au stade où elle en est (celui des rodomontades) - et que les jeunes continueraient à fuir - de préférence à détaler dans ce cas là.
Cette dignité qui se retrouve placée dans des bottes de soldat, sera encore bien plus mise à mal; et les Haïtiens de la diaspora moqués et méprisés parce que leur gouvernement incapable d'assurer les besoins primaires, croit se faire respecter - de qui ?- en restaurant une milice qui se pavanerait au Champ-de-Mars devant un palais écroulé. Toujours l'investissement dans la culture du spectacle, du mensonge et de la violence qui, manifestement, leur est d'un excellent rapport.
On peut s'attendre à ce que cette situation macabre et grand-guignolesque, inspire des écrivains pour une nouvelle version du roman " les Comédiens" de Graham Green.
C'est cette parodie d'Etat, infligée à la jeunesse haïtienne par leurs dirigeants actuels - qu'ils se vêtissent tout de rose pour gouyader à un gouvènman lakay en Floride, qu'ils se juchent sur un camion ou sur un char de carnaval, qu'ils secouent des tcha-tcha roses - qui leur envoie un message clair : fuyez !
Et certains journalistes parmi les plus écoutés sont directement responsables de cette indignité, parce que faisant directement, indirectement, subtilement, discrètement, l'apologie de la corruption et de la folie.
Campbell, le Cap-Haïtien, l'Hôpital Justinien, le TPS et l'orchestre Septentrional
47 ans après avoir immigré aux Etats-Unis d'Amérique, la sénatrice de l'État de Floride (démocrate district 38), l'Haïtiano-Américaine Daphné Durand Campbell a brièvement visité, samedi ...
Commenter cet article